L’exportation frauduleuse des rebuts de fer au Gabon est sur le point de conduire à la fermeture des entreprises qui fabriquent le fer dans le pays.

C’est du moins ce qui nous revient avec insistance : les entreprises qui recyclent les déchets de fer en produits finis à Nkok vont manquer de matières premières. Lors d’une réunion la semaine dernière entre l’administrateur général de Nkok et les industriels, l’AG a été informé du nombre croissant d’autorisations spéciales d’exportation des rebuts, alors que la loi demande de privilégier l’approvisionnement des usines.

Les industriels ont sollicité l’appui de l’AG pour comprendre comment il est possible que des collecteurs, à qui les industriels n’ont pas accordé de non-objection, réussissent à obtenir des autorisations pour exporter des quantités très importantes, mettant ainsi en péril le tissu industriel et les emplois.

Ils ont également saisi le Président de la Transition et le Premier Ministre pour mieux comprendre les raisons qui poussent l’administration du commerce à délivrer ces autorisations sans respecter la procédure en la matière, qui exige un accord de non-objection des industriels avant d’autoriser de telles exportations.

Privilégiant les exportations par une filière d’exportateurs indiens avec des prête-noms gabonais, le Gouvernement a-t-il désormais fait le choix de la destruction des emplois ? Les industriels savent que le Gouvernement est bien conscient qu’un pays se développe avec la construction des unités industrielles pour la transformation locale des matières premières, seul gage de création d’emplois et de valeur ajoutée.

De plus, les industriels se disent prêts à encadrer les jeunes Gabonais qui veulent véritablement exercer cette activité de collecteurs pour les autonomiser et les détourner des réseaux étrangers d’exportateurs de rebuts, dont ils ne tirent aucun bénéfice alors qu’ils sont mis en avant juste pour justifier une prétendue préférence nationale.

Les industriels ont aussi décidé de saisir le Ministre de l’Économie, tutelle technique de la ZIS de Nkok, et le Ministre de l’Industrie pour qu’ils interpellent leur collègue du Commerce sur cette pratique illégale qui se fait dans son dos et ne cadre pas avec les principes de bonne gouvernance édictés par les responsables de la transition. Ils souhaitent également que ce lot d’autorisations signées dans des conditions non conformes à la loi soit retiré, au risque de tuer le développement industriel dans la ZIS de Nkok.

Il n’est pas tolérable de continuer à piétiner la loi. En effet, les articles 6 et 7 de l’arrêté N°0016 du 7 août 2013 réglementant la commercialisation des rebuts ferreux et non ferreux n’ont pas été respectés. Les industriels locaux ont accepté d’acheter les rebuts des collecteurs, mais lorsqu’on les appelle pour exécuter les opérations d’achat, ils nous disent qu’ils ont obtenu miraculeusement des autorisations pour exporter les rebuts au Maroc et en Inde.