La décision de suspendre Aurélien Marcel Mintsa Mi Nguema, Directeur Général du Budget et des Finances Publiques (DGBFIP) et frère du président de la transition, Brice Oligui Nguema, a secoué le paysage politique gabonais. Cette suspension, annoncée le 17 juin 2024 et signée par le ministre en charge des Comptes publics, Charles Mba, a surpris de nombreux Gabonais, bien que certains, en silence, s’en plaignaient déjà.

Cependant, Nicaise Moulombi, acteur influent de la société civile gabonaise et observateur avisé de la vie politique nationale, n’a pas été pris de court. Selon Moulombi, cette action du président Oligui témoigne de son engagement à rétablir l’ordre et la rectitude au sein du gouvernement. « Il est important que les uns et les autres aient de la mesure dans les actes qu’ils posent pour la construction du pays. Que nous soyons acteurs politiques ou de la société civile ayant contribué au mal de ce pays, ayant mis la main dans la patte du système de gouvernance de ce pays, nous devrions avoir de la rectitude. C’en est trop, il faut que cela s’arrête, » a-t-il insisté.

Moulombi a rappelé que le président Oligui se réfère souvent à l’ancien chef de l’État ghanéen, Jerry Rawlings, connu pour sa rigueur, même envers ses proches. Il a cité Oligui disant que « en tant que militaire est passé de 180° à 360° », soulignant la détermination du président à agir sans hésitation contre ceux qui compromettent la bonne gouvernance, indépendamment de leurs liens personnels.

Lors du dialogue national inclusif, Moulombi avait prévenu que le président Oligui ne ferait pas de concessions. « J’avais prévenu à la sous-commission-Environnement-Agriculture, que le président Oligui ne jouera pas et que sa main ne tremblera pas. Ceux qui ont douté viennent d’avoir la preuve, » a-t-il déclaré. Il a exhorté les acteurs politiques à faire preuve de sagesse et à éviter des attitudes irrévérencieuses qui peuvent provoquer des désastres.

La suspension de Mintsa Mi Nguema, largement relayée par les médias et discutée sur les réseaux sociaux, a déclenché une avalanche de commentaires et d’analyses. Pour Nicaise Moulombi, cette décision n’est pas simplement une mesure disciplinaire, mais un message clair du président de la transition sur la nécessité de restaurer des comportements responsables et intègres dans la gestion publique.

Ainsi, le président Oligui, en citant Machiavel et son œuvre « Le Prince », démontre sa détermination à appliquer des principes stricts de gouvernance, rappelant à tous que la lecture de Machiavel n’est pas qu’une référence intellectuelle, mais une ligne directrice pour son mandat de transition.