Au terme des réunions virtuelles tenues, du 2 au 16 mai dernier, les autorités congolaises et les services du fonds monétaire international (FMI) sont parvenus le 29 mai, à un accord au niveau des services sur la cinquième revue du programme de la république du Congo, au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Cet accord permettrait au Congo de bénéficier d’un décaissement d’environ 43 millions de dollars américains.

Selon un communiqué de presse du FMI rendu public à cet effet, la poursuite de la mise en œuvre des mesures convenues, ainsi que l’approbation de la direction et du Conseil d’administration du FMI devraient permettre à la République du Congo d’accéder à 32,4 millions de Droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 43 millions de dollars américains.

Les autorités congolaises et l’équipe du FMI ont également achevé, au cours de leurs réunions, les consultations de 2024, au titre de l’article IV, axées sur les priorités des politiques économiques visant à préserver la viabilité budgétaire, à réaliser une croissance forte, soutenue et inclusive, reposant sur un progrès continu en matière de réformes structurelles et à renforcer la résilience aux changements climatiques.

Le communique du FMI souligne que les priorités des politiques économiques incluent, entre autres, l’amélioration de la gestion des finances publiques, le renforcement de la gouvernance et de la transparence, l’amélioration de l’environnement des affaires, l’accélération de la diversification économique, la priorisation des dépenses sociales et la réponse aux besoins du Congo en matière d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques.

Des performances jugées satisfaisantes

Dans sa déclaration faite au terme des discussions, le chef d’équipe du FMI, Roland Kpodar, a salué les performances réalisées par le Congo dans le cadre son programme avec le FMI. Des performances jugées globalement satisfaisantes.
« Les performances dans le cadre du programme soutenu par le FMI ont été globalement satisfaisantes, la plupart des objectifs quantitatifs et indicatifs ayant été atteints. La situation budgétaire s’est améliorée en 2023, reflétant la sous-exécution des dépenses publiques et les économies réalisées grâce à la réforme des subventions aux carburants », a-t-il indiqué.
Roland Kpodar a également relevé que malgré les progrès accomplis, des défis subsistent sur le front de la gestion de la dette, de l’exécution des dépenses sociales et de la mise en œuvre du programme des réformes structurelles. «Des retards persistent également dans la réorganisation de la Caisse Congolaise d’Amortissement (CCA), la promulgation des lois sur la TVA liée aux hydrocarbures, ainsi que l’opérationnalisation de la législation sur les conflits d’intérêts », a-t-il estimé.

Une croissance de 2,8% attendue en 2024
Selon l’expert du FMI, la reprise économique du Congo a ralenti en 2023 pour atteindre 2%, reflétant principalement une baisse inattendue de la production pétrolière, de fortes inondations, des pannes d’électricité et un affaiblissement de l’investissement public. La croissance devrait se renforcer pour atteindre 2,8% en 2024 et maintenir cette dynamique à moyen terme, principalement portée par le secteur hors pétrole, alors que la production d’hydrocarbures stagne.

Par ailleurs, l’inflation, qui a atteint une moyenne de 4,3% en 2023 en raison des coûts d’importation élevés et de la hausse des prix des carburants, devrait progressivement diminuer pour atteindre l’objectif régional de 3% à moyen terme, a expliqué le chef de mission du FMI.
Au terme de cette cinquième revue, l’équipe du FMI s’est notamment félicitée de l’engagement renouvelé des autorités congolaises à intensifier les efforts pour préserver la viabilité des finances publiques et de la dette, augmenter les dépenses sociales, renforcer la gouvernance et la gestion de la dette, tout en jetant les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive.

Francis Issaka.