La capitale congolaise a accueilli du 11 au 14 juin, les travaux de la 37ème conférence annuelle, couplée à la 40ème assemblée générale du Cercle de Réflexion et d’Echange des Dirigeants des Administrations Fiscales (CREDAF).
Placée sous le thème : « Collecte et exploitation des données : des enjeux nationaux à la dimension internationale », cette conférence annuelle, avait pour objectif principal, d’accompagner les pays membres de cet organe dans leurs projets de réforme et de renforcer leurs capacités ; l’échange d’expériences et la mutualisation des meilleures pratiques ; le développement de la coopération régionale et internationale en matière de collecte et d’exploitation des données.

Cette Conférence qui s’est tenue pour la toute première fois dans la capitale congolaise, a regroupé 250 participants, répartis en plénières et en groupes de travail autour de 2 Ateliers thématiques, à savoir : « Stratégies de collecte et d’intégration des données » et «Gestion des données et échanges de renseignements internationaux », qui leur ont permis d’identifier les meilleures pratiques actuelles ainsi que les meilleures perspectives pour la collecte et l’exploitation des données au sein de leurs administrations respectives.

Les travaux de la Conférence ont démarré par une table ronde introductive qui a eu pour objet, de présenter aux différents participants, un panorama global des enjeux liés à la problématique de la collecte et d’exploitation des données. Celle-ci a ensuite été suivie par deux sessions plénières ainsi que par trois ateliers «Stratégies de collecte et d’intégration des données » ; « Gestion des données et mise en œuvre des piliers 1 et 2 du Cadre inclusif sur le BEPS » ; « Gestion des données et échanges de renseignements internationaux », en vue d’approfondir les travaux qui ont été clôturés par des sessions de restitution et d’échanges.

Ces assises ont ainsi permis aux participants, de mutualiser les expériences et d’identifier les sujets d’intérêt commun sur lesquels le CREDAF devra axer ses travaux pour les années à venir ; d’aborder les travaux menés en collaboration avec les différents partenaires du CREDAF (l’Organisation pour la Coopération et le Développement économique (OCDE), le fonds monétaire international (FMI), la Banque Mondiale etc…), afin que les pays membres du cercle puissent en tirer le meilleur parti.

Les cadres des administrations fiscales ont aussi à cette occasion, examiné les défis majeurs auxquels sont confrontés les membres du CREDAF et dégagé les principales perspectives en termes d’opportunités qui s’offrent à eux pour leur permettre d’améliorer la chaîne de gestion de leurs données.
Au terme de ces assises, le directeur général des impôts et des domaines de la République du Congo, Mr Ludovic Itoua, a été choisi comme président du CREDAF et va présider aux destinées de cette association au cours des douze prochains mois. Il remplace à ce poste, le directeur général des impôts de la Guinée-Conakry, Mory Camara. La vice-présidence du CREDAF est quant à elle, assurée par la République démocratique du Congo (RDC) qui accueillera les prochaines assises de cette organisation en 2025.

Dans son discours de circonstance, le nouveau président du CREDAF a salué le déroulement des travaux de la 37ème conférence de cette instance, qui se sont tenus sur un thème répondant aux enjeux de l’heure. « Nos travaux ont mis en évidence l’intérêt pour nos administrations fiscales de collecter et d’exploiter les données en mettant un accent particulier sur les solutions technologiques innovantes », a-t-il déclaré.

S’exprimant à cette occasion, le représentant du directeur général des impôts de la Guinée-Conakry, président sortant du CREDAF, Aboubacar Sidibé, a rappelé que les assises de Brazzaville se sont tenues après le Séminaire tenu en janvier dernier à Cotonou, au Bénin et qui avait lancé les bases d’une réflexion globale sur la nécessité d’une mutualisation de la collecte et de l’exploitation des données.
« Le défi de la mobilisation des ressources internes, dans un contexte de digitalisation des transactions et de faiblesse de la croissance économique mondiale (3,1% pour les 5 prochaines années), passe par la maîtrise de l’assiette fiscale qui, en elle-même, serait une tâche difficile en l’absence de données fiables et accessibles au Fisc », a fait savoir Aboubacar Sidibé. L’orateur a par ailleurs souligné l’impérieuse nécessité pour les Etats membres du cercle, de promouvoir l’échange des informations et des données, afin de qualifier davantage la chaîne du contrôle fiscal.
Pour le ministre congolais de l’économie et des finances, Jean-Baptiste Ondaye, la bonne collecte, la bonne analyse et la bonne exploitation des données, constituent le catalyseur de l’accroissement constant des revenus fiscaux. « L’exhaustivité et la fiabilité des données ont toujours eu une importance cruciale dans toute organisation, elles constituent un outil précieux d’aide à la décision car, des données inexactes ou peu fiables conduisent à des conclusions erronées, aux conséquences néfastes », a-t-il mentionné.

Selon l’argentier congolais, le thème de la 37ème conférence annuelle du CREDAF, est au cœur de l’action publique dans tous les Etats et arrive à point nommé, au regard de la dynamique des réformes fiscales en cours dans l’espace CREDAF. A titre d’illustration, ici, en République du Congo, le gouvernement conduit un important chantier de reconstruction de l’administration fiscale, qui cible, notamment, la collecte et l’exploitation des données, ainsi que leur impact sur la mobilisation des recettes fiscales.
Créé en 1982 à Yaoundé (Cameroun), Le CREDAF est une association internationale, multilatérale à but non lucratif, de coopération et d’échange d’expérience entre les administrations fiscales d’expression française. Elle regroupe les hauts responsables des administrations fiscales de 30 pays membres dont le Canada, la Belgique, Haïti et les pays d’Afrique francophone (Congo, Algérie, Côte d’ivoire, Gabon, etc.).

Son objectif est de faciliter le dialogue et les échanges entre les pays membres et promouvoir une coopération internationale multilatérale fondée sur l’intérêt commun et la mutualisation des expériences. Le Bureau Exécutif du CREDAF est composé de sept pays. Son Secrétariat général est basé à Paris.

Francis Issaka, notre correspondant à Brazzaville