Libreville, un point de ralliement pour la santé publique et environnementale
Le lundi 20 janvier, Libreville, la capitale gabonaise, a été le théâtre d’un événement inédit : le premier atelier régional consacré à la lutte contre la dépigmentation volontaire et l’élimination des produits cosmétiques contenant du mercure. Organisé sur trois jours, cet atelier rassemble plus de 200 participants venus de 14 pays africains, ainsi que de la Jamaïque et du Sri Lanka. Parmi eux figurent des experts en santé environnementale, des dermatologues, des toxicologues, des représentants gouvernementaux et des organisations internationales comme l’OMS et l’ONU pour l’environnement.

Un fléau de santé publique

Dans son discours inaugural, le ministre gabonais de la Santé, Pr Adrien Mougougou, a tiré la sonnette d’alarme sur les dangers des produits éclaircissants au mercure, qualifiant leur usage d’« urgence de santé publique ». Le mercure, reconnu par l’OMS comme l’un des dix produits chimiques les plus toxiques, engendre des effets dévastateurs sur la santé humaine et l’environnement. Le ministre a rappelé que ces produits ne se contentent pas de mettre en danger les utilisateurs, mais contaminent également les écosystèmes, une double menace qui justifie une mobilisation collective.

Le Gabon, pionnier en Afrique

Le Dr Inoua Aboubakar, représentant résident de l’OMS au Gabon, a salué les efforts du pays dans cette lutte. Le Gabon est en effet le premier pays africain à avoir adopté une législation interdisant l’importation, la production, la commercialisation et l’utilisation de produits contenant du mercure. Cette avancée majeure positionne le pays comme un leader en matière de santé publique et de protection de l’environnement, et sert de modèle pour les autres nations du continent.

Vers un engagement régional et mondial

L’objectif principal de cet atelier est de parvenir à un engagement collectif, sous la forme d’une déclaration régionale visant à bannir les produits éclaircissants au mercure des marchés africains. Ce rassemblement est également l’occasion de renforcer la coopération internationale pour éliminer ces substances à l’échelle mondiale, en conformité avec la Convention de Minamata, qui encadre la réduction des risques liés à ce métal lourd.

Sensibiliser pour un avenir durable

En accueillant cet atelier, Libreville confirme son rôle de plateforme stratégique dans la lutte contre la pollution et les dangers environnementaux. Cet événement marque une étape cruciale dans la sensibilisation des populations aux dangers des substances chimiques nocives et dans la promotion d’une alliance entre santé et environnement.

Le Gabon, par cette initiative, démontre qu’il est possible d’allier efforts locaux et engagements internationaux pour protéger les générations futures. Ce rendez-vous international met en lumière l’urgence d’une mobilisation collective pour bâtir un avenir plus sûr, débarrassé des dangers des produits éclaircissants contenant du mercure.

Avec C.A Medias Group ,agence de Presse Panafricaine