Le Copil Citoyen, nouvelle structure récemment installée dans le 3ème arrondissement de Ntoum, semble faire de plus en plus parler de lui, notamment en vue des élections législatives et locales à venir, prévues après la présidentielle du 12 avril. Alors que certains analystes scrutent cette montée en puissance avec une certaine méfiance, une question demeure : le Copil Citoyen est-il une force politique durable ou un simple épiphénomène électoral ?

Il est indéniable que l’ascension du Copil Citoyen survient dans un contexte particulier, marqué par une perte de confiance généralisée envers l’ancien parti au pouvoir, le Parti Démocratique Gabonais (PDG). Dans ce climat politique tendu, le Copil Citoyen semble capter une part grandissante de l’attention et de la confiance des citoyens de la commune de Ntoum, notamment après que le PDG, naguère incontournable, ait vu sa popularité décliner, en particulier dans le 3ème arrondissement.

Les observateurs politiques s’accordent à dire que le Copil Citoyen devient peu à peu une des voix les plus écoutées dans la région. Nombreux sont ceux qui voient en cette structure un espoir de renouvellement et de changement, se détachant ainsi du déclin du PDG. Toutefois, ce succès, aussi indéniable soit-il, ne semble pas exempt de critiques. Certains redoutent qu’il ne s’agisse que d’un « feu de paille », une formation politique qui ne saurait tenir dans la durée. Pour ces sceptiques, l’histoire politique du Gabon a déjà montré que de nombreux partis émergents, portés par des discours séduisants, se sont effondrés après des périodes de gloire passagères.

La pérennité du Copil Citoyen dépendra, en grande partie, de la capacité de ses dirigeants à démontrer qu’ils peuvent réellement incarner un projet politique solide et inclusif, loin des dérives qui ont souvent plombé d’autres formations politiques par le passé. Les critiques pointent notamment des pratiques telles que le tribalisme, le régionalisme ou encore les trafics d’influences, qui sont des écueils à éviter absolument si l’on veut que le Copil Citoyen devienne une force politique digne de ce nom.

Il est crucial, en ce sens, que les leaders du Copil Citoyen local, particulièrement ceux de la commune de Ntoum, fassent preuve d’unité et d’intégrité. La diversité de cette commune, avec ses trois arrondissements, doit être un atout et non un prétexte à la division. Il n’y a pas de place pour l’exclusion dans le processus démocratique. La commune de Ntoum, riche de ses habitants et de ses cultures, ne doit pas être la chasse gardée de quiconque, qu’il soit local ou national.

En définitive, la montée du Copil Citoyen dans le 3ème arrondissement de Ntoum est une tendance qui mérite d’être suivie avec attention. Reste à savoir si cette dynamique sera durable ou si elle se dissipera dans les brumes de la politique gabonaise, comme cela a été le cas pour bien d’autres formations avant elle. Le défi pour le Copil Citoyen sera de dépasser les critiques et de prouver que, dans ce secteur politique fragile, il peut s’imposer comme une alternative crédible et responsable pour l’avenir de Ntoum.

Mariette Iboumbi Koumba