Séville, Espagne – 30 juin 2025
Par notre envoyé spécial
Le Gabon confirme son ancrage dans les grandes dynamiques économiques mondiales. Présent à la 4e Conférence Internationale sur le Financement du Développement (FFD4) qui s’ouvre ce 30 juin à Séville, le pays d’Afrique centrale entend bien jouer sa partition dans la refonte du système financier international. Et c’est à travers une délégation de haut niveau conduite par Henri-Claude Oyima, Ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, également chargé de la Lutte contre la Vie chère, que Libreville affiche ses ambitions.
Organisée sous l’égide des Nations Unies, cette grand-messe économique rassemble jusqu’au 3 juillet les grands décideurs du monde : chefs d’État, responsables du FMI, de la Banque mondiale, ou encore du Conseil économique et social de l’ONU. Au cœur des discussions : la dette souveraine, la mobilisation des ressources, les investissements à impact durable, et surtout, la réforme très attendue des institutions financières internationales, longtemps critiquées pour leur manque d’adaptation aux réalités du Sud.
Le Gabon en mode offensif
Dans ce concert de voix, le Gabon ne vient pas en spectateur. Henri-Claude Oyima, figure bien connue du paysage économique africain, entend positionner le pays comme un partenaire crédible et proactif. Il portera la vision gabonaise d’un développement plus équitable, fondé sur une meilleure mobilisation des ressources domestiques, une gestion responsable de la dette, et des mécanismes incitatifs pour attirer les investissements productifs.
Le ministre d’État devrait notamment mettre en lumière les réformes économiques engagées dans le cadre du Plan de Transition et de Redressement Économique (PTRE), qui vise à moderniser les structures de l’État, diversifier l’économie et renforcer la résilience financière du pays.
Un message clair pour l’Afrique
La participation du Gabon à cette conférence s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’un continent qui veut peser davantage dans les débats mondiaux sur la finance et le développement. « Nous venons ici pour parler d’égal à égal », confiait un membre de la délégation gabonaise. « Il est temps que les pays africains soient écoutés non pas comme des États en quête d’aide, mais comme des partenaires porteurs de solutions. »
Cette posture est d’autant plus stratégique que la FFD4 arrive dans un contexte où les tensions géopolitiques, les défis climatiques et les inégalités économiques accentuent la pression sur les économies émergentes. Pour le Gabon, la conférence est une tribune pour affirmer son leadership régional, renforcer ses alliances et attirer les capitaux indispensables à la transformation de son économie.
Un positionnement à long terme
Au-delà des discours, le Gabon veut marquer des points concrets : développer des coopérations financières ciblées, négocier des partenariats durables, et ouvrir davantage ses portes aux investisseurs étrangers dans les secteurs jugés stratégiques énergie, agriculture, numérique, infrastructures…
Le message est clair : le Gabon est prêt. Prêt à affronter les défis de demain, à prendre sa place dans les grandes décisions économiques globales, et à porter haut la voix de l’Afrique dans les réformes du système financier mondial.
Avec Séville comme point de départ, Libreville espère tracer une trajectoire nouvelle, celle d’un pays qui refuse la marginalisation et revendique sa place autour de la table où se dessine le futur du développement.