Libreville – Convergence Afrique.

Une délégation de la Chambre Africaine de l’Énergie, conduite par son vice-président Verner Ayukegba, a été reçue cette semaine par le ministre gabonais du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema. Au cœur des discussions : les opportunités de coopération entre le Gabon et l’organisation panafricaine, dans un contexte de transition énergétique et de quête de partenariats stratégiques Sud-Sud.

Implantée en Afrique du Sud et forte de plus de 1000 membres actifs à travers le continent, la Chambre Africaine de l’Énergie multiplie les prospections sur les marchés porteurs. Le Gabon, avec son bassin sédimentaire encore largement sous-exploré – près de 75 % selon les autorités –, suscite un intérêt croissant. « Le potentiel du Gabon est indéniable. Nous voulons y travailler avec sérieux et dans la durée », a affirmé Verner Ayukegba à l’issue de l’audience ministérielle.

Hydrocarbures : entre potentiel brut et ambition stratégique
Sosthène Nguema Nguema, récemment nommé à la tête du ministère du Pétrole et du Gaz, a mis en avant les nombreux atouts du pays : des réserves pétrolières encore exploitables, un potentiel gazier encore largement inexploité, et une volonté politique claire de valoriser ces ressources. « L’objectif n’est pas simplement de produire, mais d’intégrer ces ressources dans une stratégie de développement durable et de souveraineté énergétique », a-t-il déclaré.

Dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique, le ministre a aussi rappelé l’engagement du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, à diversifier les partenariats économiques du pays. Une politique d’ouverture qui vise à attirer des investisseurs plus proches du continent, à rebours des schémas traditionnels Nord-Sud.

Une diplomatie économique panafricaine
La visite de la Chambre Africaine de l’Énergie s’inscrit dans cette dynamique de recomposition des alliances énergétiques africaines. « Le pétrole continuera à jouer un rôle fondamental dans l’économie mondiale. Il est impératif que les pays africains prennent en main leur destin énergétique », a martelé Verner Ayukegba, qui a salué « l’écoute et la vision » des autorités gabonaises. L’organisation entend désormais mobiliser ses membres pour initier un dialogue avec les institutions et entreprises locales.

À Libreville, cette visite est perçue comme le signal d’un changement d’ère, où les ressources stratégiques ne seraient plus simplement extraites, mais maîtrisées et négociées dans un cadre de coopération mutuellement bénéfique. Le partenariat avec la Chambre Africaine de l’Énergie pourrait ainsi marquer un tournant dans la gestion des hydrocarbures au Gabon, au service d’une croissance plus inclusive et souveraine.