Le chef de l’Etat convie à la défense de la patrie face aux injonctions des Occidentaux.
« Nous n’avons qu’une seule patrie. Il est de notre devoir de la défendre et de la conduire, tous ensemble, sur les chemins de la grandeur et de la prospérité pour tous ». A travers ce message publié sur ses comptes Twitter et Facebook le 22 avril dernier vers 21h, le président de la République, Paul Biya, appelle clairement le peuple à défendre le Cameroun après la résolution prise par le Parlement européen, le 18 avril, au sujet du climat sociopolitique et sécuritaire qui prévaut dans le pays. C’est dire si la pression sur le pouvoir dans le cadre de qu’il qualifie de tentative de « déstabilisation » des institutions camerounaises est devenue quasi-intenable. L’info claire et nette. Cette sortie vient en tout cas propulser le chef de l’Etat sur la première ligne de défense face aux pressions extérieures, lui qui s’était montré imperturbable aussi bien après la déclaration du 17 mai 2018 de l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Henry Peter Barlerin au sujet de sa retraite après plus de trois décennies de pouvoir, qu’après les piques du vice-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Tibor Peter Nagy, avant et après sa visite au Cameroun, en mars dernier. Paul Biya avait alors laissé ses lieutenants le défendre.
En plus d’avoir jugé que les autorités camerounaises faisaient preuve d’un manque de sérieux dans la recherche des solutions à la crise anglophone, Tibor Nagy a promis, au lendemain de la chute de l’ex-président soudanais, Omar El Béchir, de « s’occuper » du Cameroun.  On observe qu’il y a eu une certaine gradation dans la riposte de Yaoundé à la résolution du Parlement européen. Qu’il s’agisse du président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril, du ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella ou même du président du Parlement panafricain, Roger Nkodo Dang, tous ont réagi avec une certaine modération dans le ton. Ils se sont limités à dénoncer des « accusations non avérées et d’une extrême gravité à l’encontre des institutions républicaines », une campagne de dénigrement du Cameroun menée par des députés européens ayant une parfaite « méconnaissance des réalités du Cameroun ».
Camer.be