En cas de vacance du pouvoir, le Gabon peut s’autoriser à adjoindre au Président du Sénat celui de l’Assemblée Nationale ce qui suppose que les deux renoncent à être candidat aux élections presidentielles qui suivraient !
Par contre, la question qu’on est en droit de se poser est en rapport avec la présence du Ministre de la defence, une sorte d ‘incongruité au regard du Premier Ministre Chef du Gouvernement dont il n’est pas accompagné alors qu’il reste son chef !

S’agissant par contre de l’indisponibilité temporaire du Président de la République, la séparation des pouvoirs interdit la présence des Présidents des deux Chambres du Parlement car le Vice- Président de la République reste en fonction et c est dans l’ordre des choses, assumer la continuité de l’État avec toutes les prérogatives dévolues au Président de la Républiques, son serment de loyauté envers le chef de l’État (lui commandant de ne pas prendre des mesures a l’encontre de ce dernier qu’il devrait consulter régulièrement avant toute décision qui pourrait gêner la politique menée par le Chef de l’État dès qu’il aura recouvré sa santé ou qu’il aura regagné son pays, si pour une raison ou une autre il en avait été empêché).

Quant au Sénat, on devrait assiter à un gonflement de sénateurs si le Président souhaite y adjoindre de façon bien encadrée et de manière inclusive 1 à 2 dignitaires par province : on passerait ainsi à 61 ou à 70 sénateurs. Ainsi tous les conseils locaux auront le loisir de voter sans se sentir discriminé par l’Acte du Président de la République !

Cette nouvelle Constitution me donne à penser que j’avais eu raison de lancer un avertissement au Président de la République qui a initié les accords d’Akanda, de ne pas écouter les  »souffleurs » mais d’appliquer des accords consensuels établis par toutes les parties. Je constate que cet avertissement n’aura servi à rien !
Cela n’est pas nouveau car on aura constaté qu’après des décisions largement discutées et approuvées par consensus, le détricotage suit toujours, précédant une élection présidentielle, elle- même suivie d’une autre concertation réclamée par la classe politique et concédée par le pouvoir en place pour se donner un peu de répit.
Cette situation ne doit plus nous étonner mais nous éviter désormais toute distraction.

Pierre- Claver MAGANGA MOUSSAVOU, Ancien Vice-Président de la République.