Dans son message de vœux de nouvel an aux gabonais, Hugues Alexandre Barro-Chambrier, l’actuel leader du parti d’opposition Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM, ex-RHM), formation politique née de la scission du parti au pouvoir, ancré dans une opposition responsable pour la défense des valeurs de démocratie, de justice et d’équité, a invité la jeunesse gabonaise victime du système en place, à rester mobilisée pour le changement,  « J’en appelle également à la jeunesse pour qu’elle mette son talent et son énergie au service de notre cause commune, car elle est une des plus grandes victimes du système en place. Je suis à son écoute et comprends son impatience ainsi que ses frustrations. Je suis convaincu que nous réaliserons cette alternance et ce changement pour elle et avec elle. Pour cela je l’invite à rester mobilisée et de croire en notre capacité de changer l’ordre établi. » a-t-il indiqué. Aussi, selon lui, « la corruption, les détournements des deniers publics sont devenus la marque identitaire des dirigeants actuels. Leur avidité plombe indiscutablement notre rêve d’un pays prospère. Il serait dangereux, mes chers compatriotes, de ne pas être sensible à l’incapacité du gouvernement à réduire le chômage des jeunes devenu endémique. » s’est-il exprimé par la ensuite, il fustige le comportement du gouvernement actuel sur la gestion de la crise sanitaire due à la Covid-19 « les dirigeants de notre pays ont fait du coronavirus un business sur le dos du peuple et profité de cette occasion pour accentuer les restrictions des droits fondamentaux et des libertés publiques. » a-t-il poursuivi.

Ci-dessous  l’intégralité de son message de vœux de Nouvel an.

Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
L’année 2020 qui va bientôt s’achever a été marquée dans notre pays, comme partout ailleurs dans le monde, par la propagation de la pandémie du coronavirus, que l’on peine toujours à maitriser. La lutte contre ce fléau a entrainé des mesures qui ont eu un impact dévastateur sur l’activité économique, sur les relations sociales et sur la vie de tous les jours des Gabonaises et des Gabonais.

Alors qu’ailleurs les autorités ont pris des dispositions pour prévenir  et freiner la diffusion du virus, accroitre les capacités de prise en  charge des personnes atteintes par la maladie, apporter un soutien aux populations défavorisées et relancer l’économie, les dirigeants de notre pays ont fait du coronavirus un business sur le dos du peuple et profité de cette occasion pour accentuer les restrictions des droits fondamentaux et des libertés publiques.
Malgré les sommes énormes annoncées dans le plan de riposte contre la crise sanitaire, les mêmes difficultés persistent dans les hôpitaux en matière d’accueil des malades, d’équipements et dedisponibilité des médicaments. Les aides et dons reçus de la communauté internationale et des amis du Gabon sont invisibles, au point que le personnel soignant ne dispose pas toujours dans les établissements sanitaires du matériel de protection adéquat. C’est l’occasion de rendre un hommage mérité au corps médical qui s’est employé à contenir au mieux l’évolution du nombre de décès.

Quant au plan de relance de l’économie, annoncé à grands renforts de publicité, il demeure une vue de l’esprit, tant de nombreux secteurs sont totalement sinistrés et nombre d’entreprises, notamment, les petites et moyennes d’entre elles, condamnées à la faillite avec en prime l’augmentation du nombre de chômeurs,en particulier des jeunes. Malheureusement, rien ne semble indiquer un changement de situation dans les semaines et mois à venir. Malgré de nombreuses promesses, les populations sont toujours confrontées, à Libreville
comme à l’intérieur, à une paupérisation accrue, à l’absence de l’eau et de l’électricité, à l’insalubrité due à l’amoncellement des ordures,aux inondations,à la dégradation du réseau routier,aux effectifs pléthoriques dans les écoles,les lycées et collèges et même dans les établissements d’enseignement supérieur. Bien que la propagande du régime cherche à faire croire que la pandémie est sous contrôle dans notre pays, elle a du mal à convaincre car, le pouvoir s’est souvent illustré par le déni de la réalité et la  dissimulation de la vérité.
Il est clair que certains esprits adeptes du déni mettraient dans la  gibecière de la pandémie tous les maux actuellement observables chez nous. Personne n’est dupe, le pays sombre inexorablement dans une crise multiforme. La corruption, les détournements des deniers publics sont devenus la marque identitaire des dirigeants actuels. Leur avidité plombe indiscutablement notre rêve d’un pays prospère.Il serait dangereux, mes chers compatriotes, de ne pas être sensible à
l’incapacité du gouvernement à réduire le chômage des jeunes devenu endémique. Ces jeunes diplômés obligés de se muer en chargeurs de taxis, en régulateur des arrêts de transports suburbains, en
photographes ambulants, en régulateurs des parkings ou encore en boucheurs de nids de poules, la liste est longue. J’ai une pensée pour ces jeunes mères de famille dans la difficulté à nourrir leurs enfants.
2020 a été aussi caractérisée par la volonté du pouvoir en place de renforcer son emprise sur les institutions de la République, en accélérant et en mettant en exécution son plan machiavélique en
dégradant tout à la fois les fondements d’un Etat de droit et d’une République. C’est le sens de la dernière révision constitutionnelle adoptée au pas de course par un Congrès du Parlement largement acquis à sa cause.
C’est le lieu de rendre également hommage à nos députés de l’opposition qui se sont opposés avec courage et vigueur à ces lois iniques et rétrogrades qui illustrent le recul des avancées démocratiques.
Les Gabonais doivent faire échec à ces manœuvres sordides qui se trament sur leur dos. Nous devons exiger plus de transparence dans la prise des décisions qui portent sur la vie de la Nation et engagent son avenir. Nous devons barrer la route à tout relent monarchique et nous dresser contre toute velléité d’un groupe ou d’un clan d’asservir la
République. Nous devons continuer à défendre les acquis de la Conférence Nationale de 1990 qui a entériné le retour au pluralisme politique et nous dresser contre l’obscurantisme et toute atteinte à la démocratie multipartisteAu moment où le Gabon vient d’être admis comme membre de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, nous devons dénoncer les arrestations et détentions arbitraires qui se perpétuent.
Nous devons continuer à exiger la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques qui croupissent, pour leurs idées, dans les geôles du pouvoir établi, lequel tente
maladroitement d’en nier l’existence. Parmi ces prisonniers d’opinion
figurent Pascal Oyougou, Bertrand Zibi Abeghe et maintenant Nicolas
Nguema et bien d’autres, qui méritent d’être aux côtés de leurs proches en cette période de fête.
Il n’y a donc pas de sursis à accorder à ces dirigeants, car d’évidence ils n’ont d’yeux que pour leurs intérêts. Tenez, que dire d’un pays à forte pluviométrie où il manque inexplicablement de l’eau courante dans de milliers de foyers?
S’agissant de l’économie, la dette à la hausse, les investissements directs étrangers (IDE) quasi absents, la fermeture des agences et les licenciements à tour de bras des entreprises, révèlent des indicateurs
de performance virant au rouge.
Pour les militants du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité, de nombreux sympathisants et amis, l’année se termine avec la disparition de notre regretté Président d’Honneur, le Docteur Marcel Eloi Rahandi Chambrier. C’est l’occasion de rendre un hommage mérité à ce digne fils de la nation qui a servi avec dévouement ce pays.
Le Docteur Marcel Eloi Rahandi Chambrier a été de tous nos combats et a apporté au parti un soutien inestimable. Sa disparition laisse un grand vide qui sera difficile à combler. Mais, nous devons, pour préserver sa mémoire, nous inspirer de son courage, de sa
détermination et de son engagement résolu et poursuivre la lutte pourle changement ainsi que l’alternance, en mettant en exergue son exemple.
Je voudrais, d’ailleurs, saisir cette opportunité pour saluer votre extraordinaire mobilisation tout au long des moments pénibles que nous avons tous vécus et vous remercier pour votre soutien sans faille durant cette période douloureuse.
Heureusement, l’année se termine aussi pour le Parti sur une note
positive avec l’octroi par le Ministère de l’Intérieur du récépissé
légalisant la transformation du RHM en RPM. Il s’agit d’une grande
victoire pour notre Parti qui peut ainsi poursuivre sereinement ses activités en mettant en échec, le plan de ceux qui pariaient sur son affaiblissement.
Je tiens, à ce propos, à exprimer ma reconnaissance à tous les militants
et sympathisants ainsi qu’aux amis de notre formation politique qui se
sont mobilisés et ont tout mis en œuvre pour aboutir à cette issue heureuse. Tout en nous félicitant de ce succès, je vous remercie d’avoir su persévérer, de n’avoir jamais douté de notre bon droit, car comme toutes les causes justes, la nôtre a fini par triompher.

Gabonaises, Gabonais,
Mes Chers Compatriotes,
L’année 2021 qui s’annonce à l’horizon est pleine d’incertitudes et de  défis. Les incertitudes résident, d’une part, dans l’évolution mondiale  de la pandémie du coronavirus et ses répercussions sur la situation économique et sociale de notre pays, et d’autre part, sur l’application par le pouvoir d’un agenda caché qu’il cherche à dérouler en prenant  tout le monde de vitesse. S’agissant du coronavirus, nous devons continuer à appliquer les gestes barrières et éviter de prendre des risques inutiles.
Pour ce qui concerne les manœuvres et intrigues au sommet de l’Etat, j’en appelle à la vigilance de tous. Je suis convaincu que nous parviendrons à enrailler leur tentative de faire un autre holdup sur le pouvoir. Les signes d’un délitement de l’administration et des institutions sont là. Nous viendrons, sans aucun doute, à bout de ce système quelques soient les difficultés rencontrées. A cet égard, nous devons rechercher l’adhésion la plus large possible et éviter toute  tendance au règlement de compte.
J’en appelle aussi au rassemblement et à la mobilisation des forces patriotiques dans un large front unis contre tout nouveau coup de force. Il s’agit de refuser de cautionner l’avenir ténébreux que veulent nous imposer ces intrigants. Ainsi que je le souligne depuis quelques
temps déjà, la situation de notre pays exige la mise en place d’une transition consensuelle et inclusive qui permettra, d’apaiser le climat politique et d’envisager l’établissement progressif de la confiance entre les acteurs du paysage politique national.

Je considère, dans ce contexte, qu’une remise à plat du cadre actuel des élections est indispensable à l’organisation,à terme,de consultations électorales libres, transparentes et crédibles.

J’en appelle également à la jeunesse pour qu’elle mette son talent et  son énergie au service de notre cause commune, car elle est une des  plus grandes victimes du système en place. Je suis à son écoute et  comprends son impatience ainsi que ses frustrations. Je suis convaincu  que nous réaliserons cette alternance et ce changement pour elle et avec elle. Pour cela je l’invite à rester mobilisée et de croire en notre capacité de changer l’ordre établi.

J’invite les militantes et militants du RPM à prendre encore plus conscience des défis qui nous attendent et de redoubler d’ardeur en poursuivant leurs actions dans l’unité, la cohésion et la solidarité. Les efforts et les sacrifices d’aujourd’hui trouveront leur juste récompense demain.
Enfin, à l’aube de la nouvelle année 2021, je voudrais avoir une pensée solidaire pour tous ceux qui sont dans la peine ou la souffrance. Je leur  souhaite de trouver la force de surmonter les épreuves qu’ils traversent actuellement.

A toutes les Gabonaises et à tous les Gabonais, aux militantes, militants et sympathisants du RPM, j’adresse mes meilleurs vœux de santé, d’ardeur patriotique, de bonheur et de prospérité pour l’année nouvelle.
A notre beau et cher pays, le Gabon, je formule des vœux ardents, de paix, d’unité, de justice et de progrès.

Heureuse année 2021, Que Dieu bénisse le Gabon, qu’il bénisse le RPM. Vive le Gabon ! Vive la République !
Je vous remercie.