Accusé d’avoir miné la démocratie en encourageant l’insurrection de ses supporteurs, le président américain a tenté de rectifier le tir. Cette fois, il n’a pas dit « We love you, you’re very special ». Au lendemain d’une journée de chaos qui a ébranlé l’Amérique, Donald Trump, accusé par Joe Biden d’avoir miné la démocratie, a lancé un rare appel à la « réconciliation », condamnant « une attaque odieuse » sur le Capitole. Dans le même temps, deux ministres ont démissionné : la secrétaire à l’éducation Betsy DeVos et celle aux Transports, Elaine Chao.

Dans une vidéo qui marque un changement net de ton, le président républicain, visé par des appels pour le destituer, s’est dit « scandalisé par la violence » déployée par quelques centaines de ses sympathisants, qui ont envahi le siège du Congrès mercredi. «Nous venons de vivre une élection intense et les émotions sont fortes », mais « il faut se calmer », a-t-il ajouté, alors que pendant deux mois il n’a cessé de souffler sur les braises de la division en brandissant des théories du complot. A aucun moment, dans ce message, il n’évoque une quelconque responsabilité dans les violences de la veille.

« Je vais désormais me concentrer sur une transition de pouvoir ordonnée et sans accrocs », a-t-il encore assuré dans ce message très proche d’un discours de concession, même s’il ne reconnaît pas

Départ immédiat.

« Pas un jour de plus »
« Ce qui s’est produit au Capitole était une insurrection contre les Etats-Unis, incitée par le président », a tancé le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer. Il « ne peut pas rester au pouvoir un jour de plus ».

En écho, Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a estimé que démettre Donald Trump était une « urgence de la plus haute importance ». Ils ont exhorté le vice-président Mike Pence à déclarer, avec une majorité du gouvernement, que Donald Trump était « inapte » à remplir ses fonctions, sur la base du 25e amendement de la Constitution.

Premier républicain à sauter le pas publiquement, un élu de la Chambre, Adam Kinzinger, a appelé jeudi à suivre cette voie, inédite, « pour le bien » de la démocratie américaine. Le loyal Mike Pence n’y est toutefois pas favorable parce qu’il craint d’aggraver les tensions, selon un de ses proches cité dans le New York Times. S’il n’agit pas, le Congrès pourrait lancer une procédure de destitution, selon MM. Schumer et Pelosi. Un groupe d’élus démocrates à la Chambre des représentants, contrôlée par leur parti, se préparaient jeudi matin à présenter des articles d‘«impeachment». Il n’y aura toutefois pas assez de temps pour organiser un procès au Sénat avant le 20 janvier.

À suivre, convergenceafrique.net

S/l’AFP