Un lundi «presse morte», tel est le constat qui a été fait ce jour dans les kiosques au Cameroun.
En effet les journaux camerounais n’étaient pas disponibles en kiosques ce 04 mai 2020. Cela fait suite à la décision du Réseau des patrons de presse du Cameroun de décréter cette date, journée de la « presse morte ».
Dans un communiqué, les journalistes de la presse écrite du Cameroun ont réuni les raisons de cette décision autour de 10 points. Et de suggérer un dialogue avec le gouvernement pour la prise en compte des motifs évoqués dans le document écrit.
L’intégralité du communiqué suit :
« Réunis à Yaoundé le 28 avril 2020, les Editeurs de presse du Cameroun ont décidé d’observer une journée « presse morte » à l’occasion de la célébration de la 27ème Journée Mondiale de la Liberté de la Presse dont le thème est : le journalisme sans crainte, ni complaisance.
La décision de faire « presse morte » le lundi 4 mai 2020 sur toute l’étendue du territoire national se fonde sur les constats suivants :
1- le refus de l’État de soutenir la résilience de la presse à capitaux privés face à la pandémie du Covid-19 ;
2- L’accentuation de la fragilité économique de la presse du fait des mesures de restriction prises par l’État dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 ;
3- Le non déblocage à temps de l’appui institutionnel de l’État anciennement appelé (aide à la presse) aux médias à capitaux privés ;
4- L’accumulation des arriérés de payement des prestations dues à la presse par les organismes et administrations publiques ;
5- L’accès très limité des journaux à capitaux privés à la commande publique, en ce qui concerne les insertions publicitaires ;
6- L’amaigrissement croissant du portefeuille publicitaire et les prolongements inexpliqués des dates de payement desdites publicités par les entreprises ;
7- La mévente des journaux consécutive aux difficultés de distribution sur l’étendue du territoire ;
8- La fiscalité inadaptée à l’entreprise de presse et le non-respect des conventions et des accords nationaux et/ou internationaux;
9- La non mise en œuvre des recommandations pertinentes des États généraux de la Communication de 2012, notamment le non toilettage de la loi sur la communication sociale au Cameroun ;
10-Les arrestations arbitraires des journalistes dans l’exercice de leur fonction et le maintien des peines privatives de libertés pour des faits de presse en contradiction avec les standards et engagements internationaux du Cameroun.
Fort de ce qui précède, les Editeurs de presse du Cameroun prennent à témoin la communauté nationale et internationale sur les misères infligées aux entreprises de presse.
Les éditeurs de presse se réservent le droit d’entreprendre d’autres actions énergiques susceptibles de restaurer la Presse dans son rôle d’information, d’éducation et de baromètre de la démocratie.
Au final, les Editeurs de presse restent ouverts à toute proposition venant principalement du gouvernement pour la résolution des différents points soulevés.»
S/actu Cameroun