Arrêté puis incarcéré depuis le 3 décembre 2019 à la prison centrale de Libreville. voilà plus de18 mois que Brice Laccruche Alhianga est privé de sa liberté. Mardi, 15 juin 2021, La cour d’appel judiciaire de Libreville a déclaré le tribunal compétent, pour trancher l’affaire de l’ancien Directeur de cabinet du Président Ali Bongo Ondimba. ses avocats ont opté pour le pourvoi en cassation. Les premiers juges du tribunal correctionnel s’apprêtent à se saisir de l’affaire pour faux et usage de faux, au cours d’une audience tenue à Libreville cette semaine. Brice Laccruche Alihanga n’est toujours pas fixé sur son sort. Au terme de cette audience du mardi 15 juin, la cour d’appel qui avait été saisie par ses avocats, pour incompétence du tribunal, a renvoyé l’affaire devant celui-ci.

« Nous avons soulevé l’incompétence du tribunal. Celui-ci s’est déclaré compétent. C’est pourquoi nous avons interjeté appel sans aborder le fond. Et aujourd’hui, nous sommes là, et vous avez suivi la décision qui a été vidée. La Cour a estimé que le tribunal correctionnel est compétent pour connaître cette affaire de faux et usage de faux. Malgré les articles 445 et 446 du Code civil qui prévoient que seule la juridiction civile est compétente, d’autant qu’il y a une question de filiation qui se pose. Hélas ! », Déplore Me Jean Paul Moubembe, l’un des conseils du prévenu.

S’il venait à être déclaré coupable, l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat risque 5 ans d’emprisonnement. Pour l’heure, la déception est grande auprès de ses avocats, « Avant d’envisager le pourvoi en cassation. Nous avons demandé au greffier de noter le pourvoi que nous formons. Nous avons formé un pourvoi en cassation. S’il faut aller voir Satan, nous irons voir Satan. Mais je préfère qu’on aille voir Dieu, pour établir l’innocence de ce monsieur. », a continué Me Moubembe.

Selon Me Anges Kevin Nzigou, lui aussi avocat de Brice Laccruche, « Cette affaire relèverait tout simplement d’un règlement de comptes. Nous sommes dans la continuité de la parodie de justice. Il est choquant d’entendre un président de la Cour d’Appel, un juge qui est censé être au siège, vous dire en pleine audience qu’il n’a rien à faire du traitement que peut subir notre client, qu’il n’a rien à faire du respect du droit de la défense. Ce qui lui importe ce sont les exceptions soulevées. Dès qu’un magistrat qui est censé protéger, garantir les libertés, commence à avoir un regard haut sur la violation des libertés d’un de vos clients, vous ne pouvez pas avoir confiance en la décision qui sera rendue par la suite. Vous avez une décision qui défie toutes les lois et tous les principes fondamentaux. On ne peut qu’être conforté dans l’idée que nous sommes nombreux dans la continuité du règlement de comptes. De l’autre côté, nous n’attendons pas quelque chose d’une justice dont les éléments de la dépendance sont frappants… », s’est indigné l’avocat au barreau gabonais.

Dans ce jeu de passe passe que joue la justice depuis plus d’un an que ce haut responsable de la politique du pays est aux arrêts, sans jugement, l’opinion conclue tout simplement que c’est un combat de réseaux. Parce qu’il faut bien le reconnaître depuis le début des nominations des « No name » aux hautes fonctions de la République, l’on a eu l’impression de la création des camps, des réseaux. Chaque groupe voulant démontrer sa toute puissance. D’accrombessi Nkani à Nourridine BONGO Valentin, le Gabon n’a cessé de se fissurer. Dans ce contexte l’inquiétude ne fait que grandir, parce que personne n’est plus sur de ce que demain sera. Qui vivra verra.

Affaire à suivre….