Facile de jeter l’opprobre sur quelqu’un dès lors qu’il est fiché comme réactionnaire, mais faut- il qu’on ait par moments le courage de reconnaître ses torts. Didier Ibrahim Ndong que tous les Gabonais connaissent, pour services rendus au pays du moins, vient à Franceville de se signaler par un acte de « trop ». Est- on si illogique pour ne pas faire l’effort de le comprendre ?

Didier Ibrahim Ndong, le patriote

Didier Ibrahim Ndong, le patriote

Certes l’attitude de l’international qui a pourtant pris la peine d’effectuer le déplacement de Bongoville, y rejoindre ses coéquipiers dans la tanière avant le match retour contre la Libye, pouvait influencer négativement le comportement du groupe, s’il s’obstinait à se conduire à la manière des moutons de panurge, mais puisque cela n’a nullement été le cas, il faut qu’on revienne aux raisons profondes qui ont conduit Ibrahim Ndong afficher mécontent. Pour qu’on tente froidement d’y réfléchir au point de tenter d’apporter des solutions pérennes aux problèmes susceptibles à l’avenir de miner la cohésion du groupe.

Le joueur des Panthères avait- il fondamentalement tort de plaider la cause de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG) ? Voici la question à laquelle l’on doit répondre sans ambages. Est- on satisfait de voir des compatriotes désoeuvrés qui ne demandent qu’à reprendre du service non seulement pour assurer leur « survie », mais aussi entrevoir comme beaucoup d’autres avant eux, leur avenir sous de meilleurs auspices ? Ne pense- t- on pas qu’un jour viendra où les cadres de l’équipe nationale prendront leur retraite et qu’il faudra impérativement leur trouver remplaçants ? Et que ceux- ci peuvent se retrouver dans les jeunes pépites d’un championnat national organisé, sérieux et tenant toutes ses promesses au contraire de celui s’évanouissant auquel l’on a droit depuis plusieurs années ? N’y a- t- il pas de la part de certains coéquipiers d’Ibrahim des gens que la situation de léthargie que traverse le football au niveau national arrange ? Pourquoi s’il en est le cas ? Ce sont là des questions qui devraient interpeller les autorités compétentes au lieu qu’elles simplifient le débat à la seule attitude de l’international dont la position est pourtant connue et est expliquée à des personnes faisant malheureusement la sourde oreille.

Solidarité du groupe oblige, plutôt que de permettre l’interpellation de Stéphane Nguema qui a porté le maillot vert- jaune- bleu et ses quatre compagnons, aller solliciter le soutien de leurs anciens coéquipiers des Panthères sur leur lieu de regroupement, quoi de plus naturel, l’on aurait étudié la possibilité de les convaincre en négociant avec eux une sorte de trève, le temps d’un match après lequel leur requête devait être mise sur table pour être discutée. Or, c’est tout à fait le contraire à quoi l’on a assisté. Quelle honte !