Voilà ce qu’on appelle en français facile faire une fixation obsessionnelle sur une personne qui ne vous a rien fait : s’acharner maladroitement sur l’actuelle ministre de l’Education nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, comme le fait présentement le très inspiré prophète, Béni Ngoua Mbina. Le prétendu homme de Dieu a fait d’une question pour laquelle il a déjà pourtant eu droit à des éclaircissements de la part des responsables du ministère de l’Education, notamment ceux impliqués dans les programmes scolaires du pays : l’Inspection pédagogique national (IPN).

Les proches collaborateurs de la ministre ont expliqué, en long, en large et en travers que le prêche du « fou du Christ », que ce qu’il prétend être un enseignement de l’homosexualité est à des années lumières de l’éducation à la santé sexuelle et reproductive (ESSR), telle que soutenue par les pédagogues. Malheureusement, l’homme de Dieu, par envie de faire le buzz en cette fin d’année, voire qu’il serait à la recherche d’un trophée, pour ne pas dire du chignon de Camélia Ntoutoume Leclercq, puisque son acharnement machiavélique, pour ne pas dire satanique, est braqué sur elle.

Dans quelle langue faut-il faire comprendre à ce Béni Ngoua Mbina, que l’homosexualité n’est pas enseignée au Gabon ? Faut-il recourir à leur charabia pompeusement appelée la langue du Christ dans les chapelles de ces prophètes des églises dites du réveil, où n’importe qui, après avoir raté quelque part, se transforme du jour au lendemain prophète, bishop, révérend-pasteur, etc., pour ainsi embobiner les âmes faciles et naïves devant ces prophètes dont Jésus Christ a prévenu qu’ils viendraient parler en son nom ?

Comment un pasteur peut-il être aussi borné, en dépit de toutes les dénégations et explications retournées ici et là, pour lui faire entendre raison ? Serait-il simplement mue par une soif de se ridiculiser davantage ? Il paraît même qu’il s’est trouvé un allié, se présentant comme un enseignant, un certain Josias Eba Bibang, qui amplifie le message « prophétique » de Béni Ngoua Mbina sur l’homosexualité qui serait enseignée au Gabon. Pauvre enseignant sûrement « envoûté » par le prophète Ngoua Mbina.

Au lieu de se consacrer à son église et aux ouailles perdues tombées sous son bagout, car ayant appris l’art oratoire pour parler en public, Béni Ngoua Mbina s’époumonne pour un sujet qui n’a jamais été à l’ordre du jour. Jusqu’à « révéler » devant la presse partie écouter son prêche du mardi 19 décembre, que si le Gabon insisterait à mettre en pratique l’enseignement de l’homosexualité, c’est tout simplement parce l’UNESCO, via sa représentation locale aurait promis verser en juin 2023, un financement de 200 millions de nos francs. On parle d’un manuel de l’enseignant qui a été supprimé en 2019. Autrement dit : aucun enseignant digne de ce nom n’a donné cours avec un manuel qui n’existe plus. Sauf si l’enseignant qui le suit dans sa « croisade », peut donner la preuve à l’opinion.

Ce qui est encore plus anachronique dans les sorties du fameux prophète Ngoua Mbina, c’est lorsqu’il déclare que cela fait « huit ans que nous dénoncions cette affaire. Nous posons le problème dans notre société, il s’agit de l’ouvrage sur l’homosexualité qui devrait être enseigné dans les écoles, il ne s’agit pas pour moi de m’attaquer à un ministre mais dénoncer ». A le lire, on peine à comprendre donc le sens de sa « croisade » actuelle contre Camélia Ntoutoume.

Déjà qu’il parle de quelque chose qui n’a jamais été fait, quand il déclare « il s’agit de l’ouvrage sur l’homosexualité qui devrait être enseignée dans les écoles ». On ne va pas dire plus, puisqu’il répond à tout ce que tous les spécialistes de l’Education ont démenti. Et lui-même reconnaît, via ses propos que l’enseignement de l’homosexualité n’est pas au programme au Gabon. Peut-on alors vouloir une chose et son contraire, quand on agit comme on le voit, tel un diablotin animé par le désir de saper le moral, à travers une cabale soutenue par lui contre la patronne de l’Education nationale ?

Kevin-aymard