L’évocation du sujet a offert un terreau propice à la révélation d’une forme de conspiration maladroitement ourdie contre ce qui apparaît pourtant comme une indication performative. En effet, il a suffit que soit abordé un sujet qui taraude les esprits des employés de cette administration depuis quelques années, à savoir la revalorisation de la prime de performance budgétaire, pour qu’une levée de boucliers se rue en déchainement de propos disproportionnés semblant s’attaquer et décrier la gestion actuelle de la direction générale du budget et des finances publiques (DGBFIP).

Quel débordement ! Tout y est passé pour indiquer qu’il faut mettre le holà dans cette propension dépensière. Encore que, ont-ils avancé, il n’est pas du ressort du directeur général de la DGBFIP de s’arroger ce droit de revalorisation d’une telle prime. Est-ce bien ce qu’ils ont voulu dire ? Ou, puisque le moment est favorable au lancement des piques vers une direction qui commence à voir les fruits de sa philosophie d’action, une telle occasion est trop belle pour dénoncer tous azimuts ?
Pourtant les choses sont aussi claires que l’eau de roche. La problématique de la revalorisation de la prime de performance budgétaire n’est pas nouvelle, et lorsque le secrétaire général du Syna-Budget, Alexandre Nzoghé exprime le besoin urgent d’un règlement de cette question, toute la salle exulte en approbation. Au regard de l’importance de cette dernière, il est du devoir du DG Aurelien Marcel Mintsa Nguema d’admettre sa pertinence, sans qu’il ait donné des assurances quant à son aboutissement, étant donné que cela ne relève pas de ses prérogatives. Les siennes s’expriment dans la satisfaction de la mission confiée à lui par les plus hautes autorités de l’État qui ont un regard quotidien sur cette entité sensible. C’est d’ailleurs pour cela, ce jour-là, que sa fixation portait essentiellement sur le renouveau en cours à la direction générale du Budget et des finances publiques caractérisé par la restauration de « l’orthodoxie financière, qui implique une plus grande rigueur dans la gestion des deniers de l’État, un professionnalisme de tous les instants dans le traitement des dossiers financiers et le sens élevé de l’éthique qui impose de travailler avec pour boussole : le patriotisme et le développement du Gabon. » Pour y arriver, il faut entreprendre des actions de stimulation en vue d’emporter le dynamisme du personnel, notamment la rénovation du siège abritant leurs locaux, la dotation en équipements informatiques et en matériels de bureaux, l’assurances-maladie pour tous (afin de promouvoir et de veiller à la bonne santé de chaque agent), l’instauration des « Journée sportives » pour améliorer le bien-être et la cohésion sociale…

Et l’on s’accorde à reconnaître qu’il s’agit d’une impulsion inédite qui est insufflée et dont les premiers résultats en quelques mois seulement n’ont pas tardé à tomber. Ces résultats vont s’intensifier dans les prochains mois, avec la mise en œuvre d’autres mesures visant à accroitre l’efficacité dans la concrétisation de la vision managériale actuelle. Pour Aurelien Marcel Mintsa Nguema, les agents et fonctionnaires de cette administration doivent avoir chevillées au corps les valeur d’exemplarité, de compétence et de probité morale dans l’exercice de leurs fonctions.

D’où vient alors ce débordement de courroux, pour peu que le directeur général ait partagé avec le personnel le souci de la revalorisation de la prime de performance budgétaire ? Il est vrai que les avancées actuelles dans la mission de « sincérité budgétaire » ne sont peut-être pas du goût de tout le monde. Mais l’intérêt général ne doit-il pas enrayer les considérations souvent mesquines inavouées ? La logorrhée insipide à but polémique observée avait-elle vraiment un rapport avec la vérité des faits pour tenter d’attaquer une œuvre progressive sur laquelle les appréciatives laudatives affluent ? « Les lignes bougent à la direction du budget », dans le sens d’obtenir la satisfaction des autorités de la République. C’est cela qui devrait intéresser, et non de la pitrerie dans l’amalgame.

Marcel AYONG-NDO