Libreville, Gabon -Convergence Afrique. 

Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, le Collectif associatif de lutte contre la drépanocytose et le Médecin Chef de la Clinique du feu Pr Alain Ondo, Dr Aline Ondo Matsa, ont organisé une caravane médicale les 17 et 18 juin à la Clinique du feu Pr Alain Ondo, située à Damas.

Ces journées ont été marquées par des séances de dépistage gratuit et volontaire, ainsi que des séances d’éducation thérapeutique. « Dès le premier jour, nous avons constaté une forte affluence. Pour les consultations, nous avons accueilli 335 patients drépanocytaires, et 290 personnes se sont fait dépister. Parmi ces dépistages, deux tiers se sont révélés drépanocytaires SS selon les premiers retours du laboratoire », a indiqué Dr Aline Ondo Matsa.

L’objectif de cette initiative était de sensibiliser la population et les autorités à la gravité de la drépanocytose, et de souligner l’importance des tests prénuptiaux. « Cette maladie doit avoir un programme national. Nous avons des programmes nationaux pour le paludisme, le VIH, et la tuberculose. Pourquoi pas pour la drépanocytose ? Bien qu’elle soit reconnue comme maladie non transmissible par l’OMS, nous ne disposons toujours pas de données précises sur sa prévalence au Gabon », a ajouté Dr Aline Ondo Matsa.

Profitant de la clôture de la caravane, Dr Aline Ondo Matsa a lancé un appel aux autorités, notamment au Président de la République, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, concernant la situation précaire des drépanocytaires. « Il est crucial d’améliorer leur couverture sociale. Actuellement, ils reçoivent une prime de 75 000 francs CFA par an, soit 6 000 francs par mois. Que peut faire un drépanocytaire avec 6 000 par mois ? Ce montant ne couvre même pas une consultation ou l’achat de médicaments. Le traitement d’entretien coûte environ 40 000 francs, et une hospitalisation en soins intensifs peut atteindre 400 000 à 1 million de francs, voire plus », a-t-elle expliqué.

Cette caravane médicale a été rendue possible grâce à la mobilisation de nombreux acteurs, notamment le service de logistique, les bénévoles, les partenaires, ainsi que le personnel soignant. Cette année, l’initiative a reçu le soutien de la Première Dame du Gabon, Zita Oligui Nguema. L’objectif est de répéter cette caravane à l’intérieur du pays, où de nombreux patients drépanocytaires doivent se rendre à Libreville pour recevoir des soins appropriés.

« Nous pouvons éviter cela en mettant en place des centres de référence dans chaque localité, avec des subventions de l’État pour aider nos patients. Il est également essentiel de former les jeunes médecins et le personnel paramédical, notamment les infirmières, qui sont les plus proches des patients et les accompagnent dans leurs douleurs », a suggéré Dr Aline Ondo Matsa.

La clôture de cette caravane marque un pas important dans la lutte contre la drépanocytose et honore la mémoire du Pr Alain Ondo, un pionnier dans ce domaine. Les organisateurs espèrent que cette mobilisation incitera les autorités à prendre des mesures concrètes pour améliorer la prise en charge des drépanocytaires au Gabon.