Au siège de ROSCEVAC, une réunion stratégique a rassemblé plusieurs responsables d’ONG spécialisées dans la cartographie et le travail de proximité avec les populations indigènes. Cette rencontre, présidée par Nicaise Moulombi, Président exécutif du ROSCEVAC, marquée par la présence de Madame Eyang Effa Edwige, Présidente de l’ONG Femme Environnement, Santé et Éducation, avait pour objectif de sensibiliser la société civile à l’importance de leur implication dans un projet national ambitieux : la cartographie participative des villages.

Cet effort, qui vise à cartographier un maximum de villages d’ici décembre, est essentiel pour la définition d’un foncier rural clair et cohérent. En effet, la loi révisée de 2001 n’ayant pas précisé les étendues des propriétés rurales des villages, il devient crucial d’établir des délimitations précises. Ces données permettront à l’État de définir les zones d’exploitation forestière, minière et pétrolière, tout en évitant les conflits entre les exploitants et les populations locales.

La cartographie participative consiste à collecter des informations sur les zones utilisées par les populations locales pour diverses activités, telles que la pêche, la chasse, la cueillette, ou encore les sites sacrés et anciens villages. L’objectif est de permettre aux autorités de mieux comprendre et respecter les territoires traditionnels des populations, tout en facilitant la gestion foncière.

Une méthodologie nationale a été définie, conformément aux normes du CENARESC. Elle inclut la prospection, avec prise de contact avec les autorités provinciales, l’établissement d’une carte sol pour localiser les zones d’activités, la création de la carte participative, et enfin, la validation et l’explication de celle-ci aux populations locales.

Un appel à projets sera prochainement lancé, et les ONG intéressées devront se préparer en conséquence. Elles sont invitées à prévoir des équipes expérimentées, incluant des sociologues, cartographes, anthropologues, forestiers, et autres experts, ainsi que le matériel nécessaire pour répondre efficacement à l’appel. Le coût estimé pour la cartographie d’un village est de 1,5 million de FCFA, incluant le confort et la fluidité du travail.

Dr Franck Elmer Essono Edoh, Sociologue du Développement des Territoires et Fondateur du Cabinet d’Études Institut de Formation et Tutorat Given Back, a souligné l’importance de cette initiative : « La plateforme LORECEVAC a réuni ses membres pour un partage de données fleurissantes en vue de la candidature à l’appel d’offre qui sera adressé très bientôt. C’est plus une initiative qu’un enjeu national, car c’est la première fois dans un projet étatique qu’on initie la participation des ONG. »

Cette initiative témoigne du désir des autorités actuelles de garantir la souveraineté de l’État et de promouvoir le développement harmonieux des populations sur l’ensemble du territoire national. Le succès de cette entreprise repose désormais sur l’engagement des ONG à relever ce défi crucial pour l’avenir du pays.