Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, réaffirme son ambition de transformer l’économie nigériane avec sa méga raffinerie, qui pourrait réduire de 40 % la facture d’importation de carburant du pays. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le Nigeria, malgré son statut de premier producteur de pétrole en Afrique, a longtemps souffert d’une dépendance à l’importation de produits raffinés, entraînant des pénuries et des crises économiques.
Dangote a investi près de 20 milliards de dollars dans cette raffinerie, qui a déjà commencé sa production. Il estime que ce complexe permettra d’économiser jusqu’à 40 % des dépenses en devises, représentant environ 20,3 milliards de dollars pour les produits pétroliers en 2023. En signant un accord avec le gouvernement, il espère que le pétrole brut sera acheté en nairas, renforçant ainsi la monnaie locale et allégeant la pression sur les réserves de change du Nigeria.
« C’est une situation gagnante pour tout le monde », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de laisser un héritage durable au pays. Ce projet vise non seulement à satisfaire les besoins intérieurs en carburant, mais également à redéfinir la position du Nigeria sur le marché pétrolier africain, jusqu’ici dominé par l’Algérie et la Libye.
Cependant, cette évolution ne se fera pas sans résistance. Les pays comme la Belgique, l’Inde et le Royaume-Uni, qui ont profité des importations de produits raffinés, pourraient riposter en baissant leurs prix pour maintenir leur part de marché. Dangote anticipe ces manœuvres et reste confiant, affirmant que sa capacité de production est deux fois supérieure aux besoins du Nigeria.
La mise en œuvre réussie de ce projet pourrait marquer un tournant dans l’histoire économique du Nigeria, transformant le pays d’importateur en un acteur autonome sur le marché des produits pétroliers, tout en générant des économies substantielles pour l’État.