Yaoundé –Convergence Afrique.
Ce lundi, après sept semaines de suspense, le président camerounais Paul Biya a fait un retour attendu, mettant fin à des semaines de spéculations sur son état de santé et ses activités. À 18h38 précises, l’avion présidentiel s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international de Yaoundé, où l’attendaient des centaines de fidèles et de curieux, venus saluer le retour du chef de l’État après plus de deux mois d’absence.
Les 25 kilomètres séparant l’aéroport du palais présidentiel ont été décorés avec soin, les trottoirs fraîchement repeints et les banderoles arborant un vibrant « Bon retour, Monsieur le Président ». À travers la ville, des Camerounais s’étaient massés, espérant apercevoir leur président, ou peut-être même recevoir un salut de sa part. Ce geste tant attendu n’est finalement venu que depuis la vitre baissée de sa limousine, où Paul Biya, élégant dans un costume bleu nuit, a salué discrètement ses supporters avant de regagner le calme de ses appartements privés.
La rumeur courait bon train pendant son absence, certains affirmant que le président profitait d’un séjour prolongé en Europe, d’autres allant jusqu’à annoncer la fin de son règne. Plusieurs médias, prompts à alimenter la machine des spéculations, avaient même osé proclamer sa mort. Le gouvernement a dû intervenir à plusieurs reprises pour rassurer la population : « Le Président se repose, il va très bien, merci pour votre inquiétude. »
Toutefois, ce retour silencieux n’a pas été marqué par un discours officiel. Le président, fidèle à son style, s’est contenté d’un salut sobre, un geste suffisant pour calmer l’effervescence populaire et mettre fin aux rumeurs les plus folles.
Ainsi, Paul Biya, à bientôt 92 ans, prouve une fois de plus qu’il est maître dans l’art de gérer les apparitions publiques, entre mystère et spectacle. Pour le peuple camerounais, la question reste maintenant de savoir quand et comment le président reprendra pleinement les rênes du pays. Pour l’heure, son retour aura suffi à dissiper les doutes et à restaurer un semblant de normalité à Yaoundé. Morale de l’histoire : ne jamais sous-estimer l’effet d’un salut discret depuis la vitre d’une limousine.
Avec C.A Medias Group, agence de Presse Panafricaine