Libreville, 14 novembre 2024 –Convergence Afrique.

Le diabète, surnommé « la tueuse silencieuse », continue de représenter une menace sanitaire majeure, particulièrement au Gabon, qui figure parmi les cinq pays au monde les plus touchés par cette maladie selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le diabète, célébrée chaque 14 novembre, les spécialistes de la santé tirent la sonnette d’alarme sur l’importance de la prévention, du dépistage et des changements de mode de vie.

Une maladie aux conséquences graves et insidieuses

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par une hyperglycémie, une élévation anormale du taux de sucre dans le sang. Cette condition peut entraîner des complications graves si elle n’est pas traitée à temps. Selon le Dr Éric Baye, diabétologue et responsable des activités de sensibilisation de cette journée, l’explosion du diabète ces dernières années est liée aux changements de mode de vie : sédentarité, alimentation déséquilibrée riche en sucres et en graisses, ainsi que le stress professionnel.

 

a-t-il expliqué.

Il existe trois principaux types de diabète :Le diabète de type 1, visible dès l’enfance, se manifeste brutalement et est généralement bien maîtrisé.

Le diabète de type 2, le plus courant, est associé à l’âge, à une mauvaise alimentation et à la sédentarité.
Le diabète gestationnel, survenant pendant la grossesse, peut entraîner des complications pour la mère et l’enfant.
Dépistage et prévention : des clés pour combattre la maladie.
Les spécialistes insistent sur la nécessité de se faire dépister régulièrement, en particulier pour les personnes à risque, comme les hypertendus ou celles ayant des antécédents familiaux. Selon l’OMS, un dépistage annuel est essentiel pour détecter la maladie à un stade précoce.

« Les Gabonais doivent connaître leur taux de glycémie. Le diabète est sournois et silencieux, et beaucoup vivent avec la maladie sans le savoir. Le dépistage est crucial pour éviter des complications graves », a affirmé Mélissa de Med, membre de l’équipe médicale du CHUL, spécialisée dans la distribution de consommables médicaux.

Outre le dépistage, le changement de mode de vie reste une solution efficace :
Pratiquer une activité physique régulière (au moins 3 heures par semaine).
Adopter une alimentation équilibrée, pauvre en graisses et en sucres.
Surveiller son poids pour éviter l’obésité, facteur de risque majeur.

Une association en quête de renouveau

Depuis 1994, l’Association des diabétiques du Gabon (ADG) lutte pour soutenir les malades. Cependant, elle traverse une crise structurelle. Arthur Betare, président actuel de l’association, déplore un héritage problématique : « Le précédent président n’a laissé aucun moyen pour poursuivre nos actions. Nous manquons même de siège et de soutien. Nous sommes en pleine restructuration, bien que ce soit un processus difficile. »

Un appel à la responsabilité collective

À travers cette journée, les professionnels de santé et les organisations appellent les populations à prendre leurs responsabilités face à cette maladie. «  La santé n’a pas de prix. Prévenons plutôt que de guérir », conclut Mélissa de Med.

Le diabète est une bataille que l’on peut gagner grâce à la prévention, l’éducation et une prise en charge précoce. Cette Journée mondiale est un rappel que chacun peut agir pour limiter l’impact de cette maladie silencieuse mais mortelle.

Beverly Obono