Le révérend pasteur Bruno Ngoussi, vice-président de la campagne pour le référendum dans la commune de Pana et 4ᵉ vice-président du bureau du Sénat, a déclenché une vive polémique en critiquant ouvertement le rôle du Parti Démocratique Gabonais (PDG) dans la gestion politique du pays. Lors d’une récente conférence de presse, il a exprimé ses inquiétudes sur l’omniprésence du PDG, qu’il qualifie de « labyrinthe politique », et a appelé à la suspension de ce parti, suscitant de nombreuses interrogations sur l’avenir des relations entre la transition et les anciennes forces au pouvoir.

Un référendum sous tension

Le récent référendum, censé être une occasion de rassemblement national autour du soutien à la transition, a révélé des fractures profondes au sein de la société gabonaise. Selon le pasteur Ngoussi, le déficit de communication entre les organisateurs du scrutin et le peuple a favorisé l’émergence d’un vote dicté par les réalités locales. « Chacun a voté selon ce qui se passe chez lui », a-t-il affirmé, soulignant l’insatisfaction de nombreux Gabonais face aux dynamiques actuelles de gestion politique.

Dans la commune de Pana, le pasteur Ngoussi s’est investi pour promouvoir la démocratie et l’unité, des efforts qui ont conduit à des résultats électoraux favorables. Cependant, il estime avoir été victime de « coups bas » lors de la campagne référendaire, ce qui l’a poussé à dénoncer les pratiques persistantes du PDG.

La guerre ouverte contre les « puissances invisibles »

Le discours du pasteur Bruno Ngoussi va au-delà des simples critiques politiques. En qualifiant le PDG de « puissances invisibles », il semble viser des acteurs influents qui continuent de jouer un rôle majeur dans les structures du pays, malgré la transition. Son appel à une remise en question du PDG soulève deux questions fondamentales : les autorités de la transition ont-elles besoin du PDG pour gouverner ? Pourquoi le PDG suscite-t-il encore autant de craintes et de méfiance ?

Ces interrogations mettent en lumière un paradoxe : si certains acteurs de la transition cherchent à tourner la page de l’ère PDG, d’autres pourraient avoir intérêt à maintenir des alliances stratégiques avec ce parti pour assurer une certaine stabilité politique.

Un pasteur face aux « émergents »

L’appel audacieux du pasteur Ngoussi pourrait également être interprété comme un acte prophétique, destiné à interpeller les autorités de la transition sur les failles du système actuel. Sa prise de position pourrait toutefois lui valoir l’hostilité des « émergents », ces figures issues de l’ancien régime qui tentent de se repositionner malgré les critiques liées à leur passé de gestion.

Alors que le PDG, fort de ses succès électoraux dans des départements comme la Lombo-Bouenguidi, n’a pas encore réagi officiellement, l’avenir de cette confrontation reste incertain. Le pasteur Ngoussi pourra-t-il, seul, affronter cette machine politique bien rodée ?

Vers une redistribution des cartes

À l’heure où la transition s’apprête à redistribuer les responsabilités dans un prochain gouvernement, le rôle de figures comme le pasteur Ngoussi pourrait se préciser. Son engagement pour la transparence et son courage à « dire haut ce que d’autres murmurent » pourraient lui valoir une reconnaissance, mais aussi des inimitiés.

L’appel du révérend pasteur Bruno Ngoussi trouvera-t-il un écho auprès des autorités de la transition ? La question reste ouverte. Une chose est certaine : la bataille entre David et Goliath ne fait que commencer.