Les organisations patronales des médias au Gabon, réunissant l’Opam, le CPPPL, l’UPPIG, le RENAJI et l’UGPS, tirent la sonnette d’alarme. Suite à une communication du ministère de la Communication et des Médias diffusée sur Gabon Première le 27 décembre 2024, elles ont vivement réagi face aux critères annoncés pour l’attribution de la subvention de l’État à la presse écrite et en ligne, édition 2024.
Bien que saluant l’initiative du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a quadruplé cette subvention, les médias dénoncent des critères qu’ils qualifient de discriminatoires, incohérents et éloignés de l’esprit de restauration annoncé par le chef de l’État.
Des critères jugés irréalistes
Parmi les critères imposés figure l’obligation de présenter une carte de presse, document que le ministère de la Communication n’a pas délivré depuis l’instauration du gouvernement de Transition. « Une administration peut-elle exiger un document qu’elle n’a jamais délivré ? » s’interrogent les organisations dans un communiqué cinglant.
Elles dénoncent également l’exclusion des médias suspendus par la Haute Autorité de la Communication (HAC) au cours de l’année. Une telle mesure, selon elles, constitue une double sanction injustifiée pour des journaux ayant déjà purgé leur peine. Cette disposition est perçue comme une atteinte flagrante à la liberté de la presse, en contradiction avec les engagements pris par le président.
Des incohérences administratives pointées du doigt
Les organisations s’étonnent également que des journaux accrédités pour couvrir des événements majeurs, tels que le Dialogue national inclusif ou la campagne référendaire de novembre 2024, soient désormais jugés inéligibles à la subvention. « Une institution peut-elle accréditer des organes de presse jugés non conformes, puis les disqualifier un mois plus tard ? » déplorent-elles.
Au-delà des critères administratifs controversés, les organisations dénoncent les lourdeurs bureaucratiques qui retardent inutilement le paiement de cette subvention pourtant disponible au Trésor public.
Un appel au chef de l’État
Face à ces écueils, les organisations patronales de médias en appellent directement à l’arbitrage du président de la Transition. Elles exhortent Brice Clotaire Oligui Nguema à intervenir pour garantir une répartition rapide, équitable et transparente de cette subvention, destinée exclusivement aux entreprises de presse.
« Cet argent, issu du budget 2024, appartient aux ayants droit et ne doit en aucun cas être détourné pour financer des pratiques obsolètes telles que des per diem pour des entités non concernées », rappellent-elles avec fermeté.
Un secteur clé en difficulté
Dans un contexte économique marqué par des défis structurels, cette subvention représente une bouffée d’oxygène essentielle pour la presse gabonaise. Cependant, les démarches administratives dilatoires et les critères controversés imposés par le ministère suscitent des doutes sur la capacité des autorités à soutenir efficacement ce pilier fondamental de la démocratie.
Les organisations patronales espèrent que leur appel sera entendu et que des mesures concrètes seront prises pour restaurer la dignité de la presse gabonaise, conformément aux engagements du chef de l’État.
Avec C.A Medias Group ,agence de Presse Panafricaine




