Le Syndicat des pharmaciens réclame l’intervention du Président Oligui Nguema
Le Gabon fait face à une nouvelle crise entre le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga) et la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). En dépit des assurances données par la direction générale intérimaire de la CNAMGS concernant l’apurement progressif des dettes, la suspension des prestations de santé par les officines partenaires a mis à nu les tensions persistantes.
Un conflit récurrent
En novembre dernier, une crise similaire avait failli paralyser l’accès des assurés aux médicaments. Si un sursis avait été trouvé à l’époque, la situation s’est aggravée en décembre, obligeant Sypharga à mettre en exécution sa menace. Dans un communiqué publié le 2 janvier 2025, la CNAMGS assure que les paiements ont démarré le 31 décembre et que les services compétents travaillent d’arrache-pied pour répondre aux attentes des pharmaciens.
Cependant, cette communication n’a pas suffi à apaiser les tensions. Les membres du Sypharga dénoncent des promesses non tenues et le manque de réaction concrète des autorités. Un syndicaliste, s’exprimant dans L’Union, a souligné l’ampleur du problème :
« Ce sont les mêmes problèmes qu’en novembre dernier. Trop, c’est trop. Nous sommes obligés d’attendre la réaction du président de la République, car toutes les personnes chargées du dossier ne sont pas capables de faire bouger les lignes. »
Un appel à l’arbitrage du Président
Face à ce blocage, la demande d’une intervention directe du Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, devient pressante. Le syndicat souhaite que le chef de l’État réunisse les parties prenantes pour une confrontation directe et une clarification des responsabilités. L’objectif serait de «dégager les mauvais élèves » et de trouver une issue durable à cette crise.
Pour de nombreux observateurs, cette situation met en lumière une gestion insuffisante et un manque de transparence au sein de la CNAMGS. Les rumeurs d’un dysfonctionnement «venant du haut » alimentent les spéculations, renforçant ainsi la pression sur le Président pour qu’il s’implique personnellement.
Un enjeu de santé publique
La suspension des prestations par les officines partenaires touche directement les assurés, notamment les plus démunis, qui peinent à accéder à des médicaments essentiels. Si la CNAMGS s’efforce de rassurer, le retard initial dans le paiement des créances a exacerbé la méfiance.
Pour éviter une détérioration de la situation, beaucoup espèrent que le Président convoquera rapidement une réunion avec toutes les parties concernées. Une telle démarche pourrait non seulement restaurer la confiance, mais aussi démontrer la volonté de la transition de répondre efficacement aux crises sociales et sanitaires.
Vers une solution durable ?
En attendant une intervention présidentielle, le Sypharga campe sur ses positions, convaincu que seule une prise de décision au sommet permettra de sortir de l’impasse. Une fois encore, les regards se tournent vers Brice Clotaire Oligui Nguema, dont le rôle d’arbitre dans cette crise pourrait être décisif pour préserver la santé publique et renforcer la crédibilité des institutions de transition.