Libreville, 11 avril 2025 –Convergence Afrique .
À la veille de l’élection présidentielle cruciale prévue ce samedi 12 avril, le gouvernement gabonais multiplie les initiatives pour garantir une forte participation citoyenne. Dans une démarche inédite, le ministère des Transports a annoncé la gratuité des transports publics sur l’ensemble du territoire national, une mesure destinée à lever les obstacles logistiques pour les électeurs.
La décision, officialisée par une note signée le 9 avril par le ministre des Transports, Jonathan Ignoumba, prévoit la réquisition de deux grandes sociétés de transport, Trans’Urb et Sogatra, afin d’assurer gratuitement les déplacements des citoyens vers leurs bureaux de vote. Une première à cette échelle dans l’histoire électorale du pays.
Le ministre a tenu à souligner le caractère républicain et inclusif de cette initiative, précisant qu’aucune distinction ne sera faite entre les électeurs, quels que soient leurs opinions ou les candidats qu’ils soutiennent. Il a également lancé un appel à la responsabilité, au civisme et au respect des consignes pour garantir un transport fluide et sécurisé.
Cette mesure s’inscrit dans un contexte de transition politique particulièrement sensible. Le scrutin de ce samedi marque un tournant historique : c’est le premier depuis le coup d’État militaire d’août 2023, qui a mis fin à plus de 50 ans de pouvoir de la famille Bongo. Le général Brice Oligui Nguema, à la tête du pays depuis la transition, est désormais candidat à la présidence et apparaît comme le favori.
Face à lui, une diversité de profils politiques et civils, dont Alain Simplice Boungoueres, Lapensée Essingone , Alain-Claude Bilie By Nze, dernier Premier ministre d’Ali Bongo, mais aussi un inspecteur des impôts, un médecin, un haut fonctionnaire, trois entrepreneurs, et une seule femme candidate, Zenaba Gninga Chaning.
En amont de cette mesure, le ministère des Transports avait déjà autorisé, le 3 avril dernier, une dérogation exceptionnelle à l’interdiction de circuler la nuit pour les véhicules de transport interurbain. Un changement notable, quand on sait que les périodes électorales étaient autrefois marquées par des restrictions de circulation pour prévenir les fraudes.
Cette ouverture semble marquer une volonté claire de transparence et de confiance envers les électeurs. En misant sur l’accessibilité et l’équité, le gouvernement espère renforcer la légitimité du processus électoral et tourner une page décisive de l’histoire politique gabonaise.
Le scrutin de ce 12 avril s’annonce donc comme un moment déterminant, tant pour les candidats que pour les électeurs, dans la refondation démocratique du pays.