La Mission d’Observation Électorale des Organisations de la Société Civile gabonaise (MOE-OSC) a rendu public hier son rapport préliminaire sur l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Avec 218 observateurs déployés dans 1 031 bureaux de vote à travers le pays — soit 33,9 % des 3 037 bureaux que compte le Gabon — la mission d’observation a salué un scrutin « globalement bien organisé, transparent et inclusif », tout en relevant plusieurs points d’amélioration.
Des conditions globalement satisfaisantes
Dès l’ouverture des bureaux de vote, la mobilisation a été notable. Dans 36,5 % des bureaux observés, de longues files d’attente ont été signalées, témoignant d’une participation active des électeurs. Le déroulement du vote s’est fait dans de bonnes conditions, avec 61,5 % des bureaux ayant ouvert à l’heure prévue. Bien que seuls 48,54 % des bureaux aient compté la présence effective des cinq membres requis, le quorum a été atteint partout ailleurs.
La mission a souligné la forte présence des agents de l’Autorité de Contrôle des Élections et des Référendums (ACER), présents dans 97,8 % des bureaux, ainsi qu’une bonne disponibilité du matériel électoral, constatée dans 99,1 % des cas. À la clôture, 79,8 % des bureaux ont respecté l’horaire officiel.
Un dépouillement transparent
Le processus de dépouillement a également été salué. Dans 95,4 % des cas, les procès-verbaux ont été correctement établis, 92,7 % des résultats ont été immédiatement communiqués au public et, dans 82,6 % des bureaux, un exemplaire du PV a été affiché. Les observateurs ont pu assister sans difficulté au dépouillement dans 92,7 % des bureaux couverts.
Des inégalités à corriger
Malgré ces points positifs, plusieurs lacunes ont été identifiées. Seuls 66,1 % des bureaux de vote étaient accessibles aux personnes à mobilité réduite, posant la question de l’inclusion des électeurs en situation de handicap. De plus, la représentativité des candidats dans les bureaux était très inégale. Le candidat Brice Clotaire Oligui Nguema disposait de représentants dans 69,6 % des bureaux observés, contre une présence bien plus faible pour les sept autres candidats, dont une seule femme.
Un dispositif d’observation structuré
Financée par l’Union Européenne à hauteur de 2,5 millions d’euros, la mission d’observation a bénéficié d’une préparation rigoureuse. Au total, 220 observateurs ont été formés, parmi lesquels 130 membres de la société civile, sensibilisés à la gestion des conflits électoraux, et 120 journalistes formés à la couverture des élections. Toutefois, des retards dans l’accréditation ont restreint le déploiement effectif à 218 observateurs.
En dépit de ces quelques insuffisances, la MOE-OSC conclut à un scrutin transparent, bien encadré et porteur d’une dynamique démocratique encourageante pour le Gabon. Le rapport final, incluant les recommandations, sera présenté dans les semaines à venir.