Brazzaville – 22 avril. Le cœur vert de l’Afrique se donne une voix. Pour la première fois, la sous-région du Bassin du Congo accueille un forum inédit dédié à la communication environnementale. Baptisé FOMADECIE-BC (Forum multi-acteurs sur le développement de la communication et de l’information environnementale dans le Bassin du Congo), l’événement s’est ouvert ce lundi à Brazzaville, sous le haut patronage du président Denis Sassou-N’Guesso, également à la tête de la Commission Climat du Bassin du Congo.
Organisé par le magazine Afrique Environnement Plus en partenariat avec le ministère congolais de l’Environnement, la COMIFAC, la CEEAC et d’autres acteurs régionaux, ce rendez-vous s’inscrit dans une volonté de faire de la communication un levier stratégique pour la conservation de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique.
Une tribune pour les acteurs du changement
Pendant trois jours, plus de 100 journalistes issus de près de 50 médias africains et internationaux, des représentants des institutions publiques, des ONG, des chefs de projets de conservation ainsi que des acteurs du secteur privé, croiseront réflexions et expériences autour du thème central : «La communication comme outil stratégique pour l’atteinte des objectifs de la conservation et la lutte contre le changement climatique ».
À l’agenda : ateliers de formation pour journalistes, conférences de haut niveau, tables rondes et événements médiatiques sur des thématiques brûlantes telles que la gestion durable des ressources naturelles, la conservation des forêts ou encore les réponses locales au réchauffement global.
La voix verte du Bassin du Congo
Ce forum marque aussi une étape symbolique dans l’arsenal de communication climatique régional avec l’annonce majeure de la création à Brazzaville de la Radiotélévision du Bassin du Congo (RTBC). Une chaîne satellitaire, soutenue par la Commission Climat du Bassin du Congo, qui ambitionne de devenir la référence en matière d’information environnementale sur le continent.
« La RTBC sera un carrefour d’échange pour les journalistes et communicateurs, avec des données fiables et actualisées, accessibles à tous », a déclaré Arlette Soudan Nonault, ministre congolaise de l’Environnement, qui voit dans ce projet un outil innovant pour renforcer la sensibilisation et l’engagement des citoyens.
Une plateforme pour structurer la parole environnementale
Pour Raoul Siemeni, président du comité d’organisation, FOMADECIE-BC doit permettre de « créer un cadre de dialogue permanent entre acteurs de la conservation et de la communication ». Il s’agit aussi de renforcer les capacités des médias spécialisés, et surtout, de favoriser l’émergence de partenariats durables pour une information plus impactante.
Même tonalité du côté de Hervé Martial Maidou, secrétaire exécutif de la COMIFAC, qui plaide pour une reconnaissance du RECEIAC (Réseau des communicateurs pour l’environnement en Afrique centrale), en tant qu’outil régional clé. Son vœu : une réorganisation du réseau pour gagner en visibilité et en efficacité dans la gouvernance environnementale.
Un signal fort dans la bataille climatique
Dans une région où l’urgence climatique est palpable et les enjeux environnementaux immenses, le FOMADECIE-BC envoie un signal clair : communiquer, c’est agir. À l’heure des déséquilibres écologiques et des pressions économiques, redonner une voix aux forêts du Bassin du Congo pourrait bien être le premier pas vers une gouvernance verte repensée.
Francis Leparrain à Brazzaville
