Mandji, 12 octobre 2025 —Convergence Afrique.

Le second tour des élections législatives dans la circonscription de Mandji fait déjà polémique. Maryse Isselmou Matsanga, candidate de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB/), dénonce des irrégularités graves dans les procès-verbaux de centralisation des résultats, qu’elle qualifie de « manipulations délibérées » visant à inverser l’issue du scrutin.

Le procès verbal de centralisation des résultats

Le procès verbal de centralisation des résultats

« Une fois de plus, le peuple a voté. Mais certains ont choisi de trahir la volonté populaire », a déclaré la candidate dans une intervention marquée par l’émotion et la fermeté. Selon elle, les incohérences relevées dans les documents officiels sont la preuve d’une fraude électorale organisée.

Des chiffres qui ne collent pas
Maryse Isselmou Matsanga s’appuie sur plusieurs anomalies chiffrées pour étayer ses accusations :

Sur un procès-verbal, le total des voix attribuées aux deux principaux candidats (1399 + 1427) donne 2826, alors que le chiffre mentionné est 2795, soit une disparition de 31 voix.

En ajoutant les 52 bulletins blancs, le total atteint 2878, mais le document indique seulement 2837, créant un écart supplémentaire de 41 voix.

Pire encore, le nombre d’enveloppes (2847) dépasse celui des émargements (2837), ce qui, selon la candidate, « n’est possible qu’en cas de bourrage d’urne ».

Ces incohérences, affirme-t-elle, représentent un écart cumulé de plus de 600 voix fictives, un chiffre largement suffisant pour fausser les résultats finaux.

Un climat délétère et une démocratie bafouée

Au-delà des chiffres, la candidate évoque un climat délétère tout au long de la campagne et du scrutin : haine, injures, divisions entre les populations. Pour elle, cette atmosphère a été entretenue délibérément pour désorienter les électeurs et fragiliser le processus démocratique dans la localité.

« La 5ᵉ République ne peut pas se bâtir sur le mensonge, la fraude et le mépris du suffrage populaire », martèle Maryse Isselmou Matsanga. Elle annonce ainsi son intention d’introduire un recours officiel, muni de preuves qu’elle qualifie de « solides et irréfutables ».

Un appel à la transparence et à la justice
L’UDB/ appelle les autorités électorales, la Cour constitutionnelle ainsi que la communauté nationale et internationale à prendre acte de ces dérives et à rétablir la vérité des urnes. La candidate insiste sur le fait que ce combat dépasse sa seule candidature : « Il en va de la crédibilité de notre démocratie et du respect de la volonté du peuple souverain. »

Dans un contexte où la confiance dans les institutions est déjà mise à rude épreuve, ce nouveau cas pourrait bien rallumer le débat sur la nécessité de réformes électorales profondes, pour garantir la transparence, l’équité et la légitimité des scrutins à venir.