Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale Faustin Boukoubi et le Premier ministre, Chef du gouvernement Mme Rose Christiane Ossouka Raponda(CV)

Par Mabimba Joseph 

«Madame le Premier ministre, vous venez de franchir la première étape de votre promotion aux très hautes fonctions de chef du gouvernement, bénéficiant ainsi de la clairvoyance et la confiance déterminante du chef de l’Etat, à qui bon nombre de compatriotes disent merci.»

Les premiers félicitations du président de l’Assemblée nationale vont à Rose Christiane Ossouka Raponda, appelée à «conduire la politique de la Nation sous l’autorité du président de la République.» Félicitations « provisoires », selon la formule imagée de Faustin Boukoubi. En effet, la nouvelle PM doit se soumettre au vote de confiance des députés dans les prochaines  heures quand elle présentera son programme de politique générale, plus précisément ce vendredi 04 août 2020.
A quoi doit-on s’attendre ? Entre autres, avoir une idée de « la mise en œuvre de la politique du président de la République », « les rêves » des Gabonais, etc. Boukoubi voit dans l’arrivée d’Ossouka Raponda à la tête de la primature un événement qui « ne fait pas jubiler que des féministes. Visiblement, notre machisme traditionnel relève plutôt du passé. » Pour les passéistes, une femme à la tête du gouvernement est une hérésie. Que va faire une femme PM que les hommes, à ce poste, n’ont pas fait, s’insurge-t-on. Si c’est pour ouvrir un front, le débat est biaisé, voire caduc. Au contraire, il faut saluer le management du Gabon. Soixante ans d’indépendance, le pays compte une présidente de la République, une présidente de la Cour Constitutionnelle et maintenant une PM. Combien de pays ont-ils pareil parcours sur le continent ?
Porte-parole du peuple, Faustin Boukoubi se prête à une tâche citoyenne pour donner un coup de pouce à Ossouka Raponda, ex-DG de l’Economie, ancien édile de la capitale, ex-ministre dans  « le redressement effectif de l’économie et partant, la préservation, voire la création d’emplois ; la réalisation des infrastructures : routes, voiries… ; l’amélioration de leurs conditions de vie, notamment : davantage d’aéré. Le rôle du SAMU SOCIAL, de plus en plus perceptible dans l’opinion contribue à l’efficacité du service public de santé, l’Etat devrait y accorder davantage d’attention. » M le Président de l’Assemblée Nationale et la Présidente du  Senat, Mme Lucie Milebou Aubusson ep Mboussou(CV)

En outre, venue d’une femme à la primature apportera « des solutions aux problèmes récurrents d’eau, d’électricité, d’habitat, d’alimentation, au besoin de la culture et des activités sportives, ainsi qu’au développement du numérique, la justice, le civisme, le respect de la déontologie, de l’intégrité et des autres valeurs cardinales. » On le voit, le rêve est vaste ! On peut dire qu’il est inclusif…
Impossible n’est pas féminin, clame le président de l’Assemblée nationale qui reste dans son rôle constitutionnel : « Plus qu’un devoir républicain, la réussite dans l’exercice de nos attributions respectives consiste à servir ou à tout le moins, à préserver les intérêts de notre pays et partant, ceux de nos partenaires, quitte à ne recevoir la reconnaissance qu’à titre posthume, comme c’est malheureusement souvent le cas. A contrario, même si comparaison n’est pas raison, les précédents sont légions à travers le monde, pour rappeler à chacun de nous que d’éventuelles turpitudes de certains peuvent compromettre indubitablement le sort de tous. » L’appel à la vigilance de Faustin Boukoubi peut avoir plusieurs lecteurs. La vigilance peut être exercée contre toutes les vicissitudes de la vie moderne.
La Covid-19 est également d’actualité au Gabon. « En respectant les mesures barrières et en prenant toutes les précautions hygiéniques appropriées, c’est une manière pour nous tous de les remercier et les encourager, dans la riposte contre cette pandémie immonde, ainsi que dans la prise en charge d’autres pathologies. » Faustin Boukoubi parle « d’infox » nuisibles. Véhiculées à travers des anonymes, derrière lesquels se camouflent parfois des cadres d’une même écurie, ces pratiques de désinformation sont susceptibles de semer la confusion, la discorde, voire la division, tout en dégringolant les revenus des organes de presse pourvoyeurs d’emplois. Que faire ?
Une piste, impulser « le fonctionnement de la Haute Autorité de la Communication dont la situation financière préoccupante mérite une attention soutenue, si on veut lui faire jouer pleinement et judicieusement le rôle de régulateur du secteur. » Voilà qui est dit !
Sur le fonctionnement de son institution, Faustin Boukoubi brosse un tableau sans complaisance : « La dichotomie de la conciliation des missions multidimensionnelles des Députés, qui sont de légiférer, de servir de courroie de transmission entre la population et l’Exécutif, et d’accompagner de manière solidaire nos électeurs, avec leurs engagements extraparlementaires respectifs, n’est pas une exclusivité du Gabon. L’essentiel, c’est d’intégrer et gérer rationnellement, avec dextérité, l’implacable réalité selon laquelle notre image est intimement liée, non seulement à la pertinence de nos actes, mais également à la posture de nos organisations respectives. Une carence d’informations ou un simple malentendu peuvent provoquer des conséquences incommensurables, dont nous serions, à tort ou à raison, les premières cibles. » Et comme un député digne de ses responsabilités, il accepte que des « compatriotes qui aspirent à conquérir les suffrages du peuple et assouvir leurs ambitions par tous les moyens, s’obstinent à avilir notre image, allant jusqu’à renier l’action pourtant audible des groupes non majoritaires. »
Pour terminer, Faustin Boukoubi revient au coronavirus : « La recrudescence de la propagation du virus dans des pays mieux équipés est riche d’enseignements. Ainsi, autant nous exhortons le Gouvernement à réunir les conditions d’une relance effective de l’économie, en vue notamment de la création d’emplois et du développement des infrastructures, autant nous aurions tort de relâcher précocement les efforts de lutte contre la propagation de la pandémie du coronavirus, qui est loin de connaître son épilogue à travers le monde. » Il est important de le souligner. De nombreux compatriotes prennent à la légère cette catastrophe sanitaire. Puisse Dieu, comme le dit le président de l’Assemblée nationale, nous en préserver !