Le problème de la presse sportive gabonaise réside moins dans ses échecs que dans son incapacité à apprendre d’elle-même ». Les récentes désillusions des médias sportifs ou rédactions dotées de services sports se proclamant numéro 1, leaders en terme d’information voire-même traitement par les pros confirment que le projet de leurs dirigeants est dans une impasse dont eux-mêmes sont les premiers responsables. Et cet empirisme doublé d’une improvisation doit être resté dans les eaux du Moyen Ogooué afin que prospère à jamais une presse sportive très agressive, saturant le système sportif gabonais pourri.

La presse sportive gabonaise s’est effondrée face à ses concurrents du continent voilà des très longues années nous avons l’impression d’avoir deux siècles de retard sur les autres. Certains à travers une campagne de haine font sens inverses par des critiques non constructives à une formation ou renforcement des capacités. De ce fiasco qui ne date pas d’hier, en dernière analyse, on est bien contraint de donner un sens absolu aux résultats médiocres de certains organes pro pouvoir. Déjà, au Gabon, même ceux qui disent être émérites de la profession affirment à qui veut l’entendre que la pratique du journalisme ne nécessite pas des études universitaires au préalable. Ce qui était valable il y’a plus de 4 ou 5 décennies, aujourd’hui avec l’élévation culturel du citoyen la tendance milite vers une formation plus grande à l’école où à l’Université puisqu’il existe désormais des départements informations et communication avec ses propres programmes universitaires et doctoraux.

Or la France qui est notre modèle n’enregistre que 1% Journalistes sans formation et le reste, à défaut de sortir d’une école de journalisme, proviennent essentielleme des départements universitaires ou grandes écoles et se mettent à se faire former au minimum 2 ans avant d’être dit Journalistes. Au Gabon, d’après le dernier rapport de Transparency International (une ONG de lutte contre la corruption) 89% des journalistes ne sont pas diplômés on trouve même des niveaux 5ème. C’est à dire, aucune formation au départ. Oui, on peut devenir journaliste sans avoir fait des études de journalisme, il suffit d’apprendre auprès d’un éminent journaliste mais à condition de bien le faire. Que les responsables des DSK demandent un rapport de Lambaréné afin de sortir du confort épineux du moment.

Que dire de l’article 12 du code de la communication en vigueur en République Gabonaise? Cet état de fait a laissé un goût amère au sein d’une profession qui se politise année après année. La faute?
Une mauvaise interprétation des dirigeants où on a tendance aujourd’hui à croire à une manipulation des textes pour favoriser une catégorie d’individu qui polue allègrement la profession.
La vérité va peut-être sortir de Lambaréné. Les assises de la ville du Dr alsacien auront-elles le mérite de casser certains stéréotypes? Beaucoup ont bien espoir que de cette rencontre certaines choses vont changer dans un pays où l’on devient journaliste pour fuir le chômage et n’importe qui écrit où parle de n’importe quoi, n’importe comment à la télévision ou à la radio.

Le pire c’est que même le secteur privé ne sort pas lui aussi du lot. Et comme dit un Serge Nicaise Lambert Rano de Gabon télévision, la floraison de ses organes de presse est une  »bombonne volcanique ». En d’autre terme, on copie mais on applique mal.

Avoir des organes de presse à foison est une bénédiction mais ceux du Gabon dont les naissances sont identiques à des enfants sans état civil, sans filiation. Il sont accablants, même s’il ne s’agit pas à proprement parler de la  »presse sportive’‘ qui compte à devenir plus responsable. Et qui a abandonné à Lambaréné ses sales habitudes détournements des sommes sans influence pour rendre meilleur une vie. Ou une bande binôme, de trio, quatuor qui partagent le butin et les privilèges au mépris du groupe, l’envie de vouloir plus que l’autre.

Être spécialiste des questions sportives n’exonère cependant pas la corporation amoureuse du sport de la perte de ses valeurs et de son surplace en ce qui est de la conduite : cette stagnation prend des allures de régression avec la perte de sa suprématie domestique. Mais, s’il faut faire le procès du projet, tous les diagnostics ne sont pas justes pour autant.
En pareil cas, le réflexe le plus courant consiste à porter le blâme sur les journalistes mais les promoteurs des médias personne n’en parle.

Si un responsable ou une direction est incapable de mettre en place une autorégulation de ses agents, la presse gabonaise est assurée de finir en purée puisque l’entité en charge de la régulation des médias est juste un père fouettard qui a perdu tout son honneur d’antan. C’est pourquoi, les présidents dictatoriaux à la tête des associations de professionnels de l’information doivent faire place à une jeunesse plutôt vivace que mécanique.

Au-delà des modules purement technique, Paul Mbadinga Matsiendi et Eugène Ellang Mba ont été à la hauteur des attentes. Sans omettre pour nos spécialistes commentateurs de matchs qui eux aussi ont su se faire une capitalisation pour les prochains défis face aux téléspectateurs et auditeurs. Le mal va au-delà du manque d’assises professionnelles que l’on a coutume d’invoquer au travers de notions un peu ésotériques, comme  » l’expérience » du terrain ou le  »respect » que ladite profession parvient à inspirer aux journalistes.

Il n’y’a plus d’excuses pour la presse sportive qui a son destin en main. Les échanges de compétences et d’expériences annoncent un paysage médiatique nouveau. Et pourquoi pas une nouvelle élite des journalistes sportifs.

Fabrice Guitrie