Le calvaire des Medounois, sur la route qui relie leur Medouneu à Libreville.

Tel un effet de mode devenu, des jeunes Medounois, village après village, se relaient dans une vaine entreprise de curage de ce qui leur sert de route et qui relie leur Medouneu à Libreville. Toujours au centre de tous les projets dits iminents par le gouvernement et la Cémac, aucune esquisse d’un début de traveaux n’est visiblement par ici.

Le phénomène est parti du regroupement de villages Avang Nzogbot. Des jeunes, dépités par la dégradation rapide de l’état d’une route sous perfusion depuis des lustres, ont pris machettes, pioches et brouettes pour essayer de rembléer ou ensoleiller cette dernière. Aussitôt après, ceux d’Édoum ont emboîté le pas. Autant dire que les bonnes initiatives des uns inspirent les autres. Et c’est tant mieux pour ces jeunes qui osent.

Mais à côté de cette simple volonté manifestée,il faut bien être honnête pour reconnaître qu’en dépit de leur bonne foi, cet engagement de deux jours est une goutte d’eau dans un océan. Même le Conseil départemental du Haut Como et son Président pour le moins entreprenants, ont dû se rendre à l’évidence que ce n’était pas une partie de plaisir. La route de Medouneu nécéssite des travaux d’envergure. Cela implique un budget conséquent, des machines flambants neufs et en nombre. En plus de toute la logistique adéquate.         Sur la route  Medouneu-Libreville

Nous sommes en temps des pluies. Elles sont de retour. Avoir creusé et remblée une colline le jour en fait automatiquement un bourbier en puissance à la première pluie qui tombe le soir. Peut-être bien que l’ouverture des bordures de la route par le désherbage peut tenir quelques jours. Mais c’est aussi la même pluie qui vient arroser l’herbe qui a été tondue. En une semaine et demi, ça repousse. Du coup, que d’efforts vains!
Là où il faut plutôt ranger cet élan qui est en cours, c’est dans le régistre des doléances. Sinon de la plus importante doléances des populations de Medouneu.

Pour un gouvernement sérieux, ces actes qui ramènent à une époque d’avant les indépendances, dans un pays pétrolier où les gens détournent les deniers publics en milliards de francs cfas chaque mois comme s’il s’agissait d’argent de poche, c’est une forme de Manifestation Pacifique. Oui, à travers ce mouvement,des gouvernants sérieux et orgueilleux se sentiraient interpellés. Ils y verraient une humiliation, un honteux cliché qui,vu de l’extérieur du Gabon, ridiculise tous ceux parmi eux s’en vont si souvent gonfler quand ils se retrouvent chez les autres avec une fausse fierté de gabonais d’autrefois qui a longtemps été mise en berne.

Ni la CÉMAC avec sa TransAfricaine ne donne aucune nouvelle. Pour l’heure, en attendant l’aboutissement de la Transgabonaise, programme Routier dit d’Urgence Nationale par le Gouvernement gabonais, le moins que l’on puisse dire, les ressortissants de Medouneu se débrouillent un temps soit peu. Wait and see (affaire à suivre)

Patricio