La Transgabonaise, l’importantissime projet du chef de l’Etat est lancé. L’info, passée par le canal des réseaux sociaux, marque une surprise au sein de la presse traditionnelle, particulièrement le secteur des médias privés. De par sa dimension, le projet d’une route qui traverse le Gabon d’Ouest en Est, soit sur un linéaire de 780 kilomètres — de Libreville à Franceville — est assurément un événement de portée nationale. Par conséquent, il méritait une couverture médiatique plus offensive impliquant tous les canaux existants.
Triste constat ! Ceux qui se réclament et se proclament à l’avant-garde de la défense des intérêts du chef de l’Etat et de la politique de l’Emergence se sont encore une fois illustrés dans le bricolage de circonstance qui consiste à mobiliser les médias servant d’alibi. Télé Gabon, Radio Gabon, L’Union, Gabon Matin, Gabon 24, les cinq médias de service public étaient les bienvenus, le 25 juillet 2020, devant la Première ministre Ossouka Raponda. Et les autres médias ? Au diable !
La presse de la cour suffit à elle seule, croit-on savoir, pour assurer la couverture nationale du lancement de la Transgabonaise. Nos spécialistes de la com’ sont guidés par le réflexe de Pavlov. A force de porter le regard sur le bout de son nez, on finit par s’y engloutir ! Résultat du travail effectué par les génies de la com’ de la PM, la Transgabonaise s’arrête au bout de leur nez.
Quel gâchis ! Les Ossouka-boys se sont gourés. Une fois de plus, une fois de trop. Le lancement de la Transgabonaise méritait un meilleur traitement. Naguère, la communication présidentielle avait instauré les bonnes habitudes dans le marbre. Une info est une matière première à la disposition de toutes les sensibilités. Presse du secteur public et du privé étaient conviée à travers les moyens techniques traditionnels : radio, télé, presse écrite. Libre à chacun de commenter, critiquer, complimenter. Telle est la quintessence de la liberté d’opinion.