Par Mabimba Joseph Keurtys Journaliste Citoyen Directeur de Publication

Sa prestation a surpris plus d’un. Son discours, résolument offensif, est accompagné de gestes des bras qui attestent d’un tonus qu’on ne lui connaissait pas. C’est un Ali Bongo Ondimba rayonnant qui est devant le micro, aussi appliqué et convainquant devant ses pairs réunis dans le cadre du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) à Libreville.

Depuis des mois, la santé du chef de l’Etat est au centre des débats. Pour l’opposition, prompte à proclamer la fin du monde et la venue du Messie, Ali Bongo Ondimba ne gouvernerait pas. Toutes les décisions émanant au sommet de l’Etat seraient l’œuvre d’une cellule proche de la galaxie présidentielle. Pêle-mêle, des noms sont cités, parmi lesquels ceux de Noureddin, le fils du président. De folles rumeurs prêtent à ce dernier des prétentions de succéder à son père sur le fauteuil du palais du Bord de mer.
Imperturbable, à la limite du stoïcisme, Ali accomplit sa mission. Discours à la nation et autres interventions de circonstance se sont succédé depuis son retour de maladie. On connaît l’homme. Président « pressé », il sait que les Gabonais l’attendent, et leur impatience grimpe comme le mercure du thermomètre.
Ali Bongo Ondimba vient d’accomplir deux actions dont les retombées lui ont permis de tester sa popularité. La visite des artères dans quelques quartiers de la capitale est une prise de contact direct. Durant son passage, des voix se sont fait entendre. Pour un chef, c’est une bonne chose. D’autant que la vox populi réclame la tête de certaines brebis galeuses.
La taskforce a réalisé une opération magistrale. A travers l’audit de la dette intérieure, on a pu mettre à nu un système de détournements massifs de l’argent public. Au Gabon, la prédation financière reste la pandémie qui constitue un frein au développement.
C’est dire que le chef de l’Etat est résolument au travail. Depuis le départ de l’ex-directeur de cabinet, un certain flou plane sur les activités présidentielles. Ali Bongo Ondimba n’a pas besoin de publicité. Il travaille comme par le passé. Du reste, il n’a jamais cessé de travailler. Ne dit-on pas que l’exemple vient d’en-haut?