La célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 03 mai de chaque année est une journée qui sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse, celle-ci constitue également un moment de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle.

A la faveur de cette célébration , l’occasion a donc été donnée aux professionnels des médias de s’assoir et de faire le bilan d’une journée qui leurs est entièrement consacrée. Au Gabon, celle-ci s’est déroulée dans un format peu habituel, il s’est agi à travers une conférence débat de poser le diagnostic, les difficultés de la pratique du métier par une rencontre d’échange sous le regard de la tutelle.

Jean Claude Afa’a Président du Réseau national des journalistes indépendants (RENAJI), a saisit l’occasion pour lancer à la fois à la tutelle, aux responsables des différentes entreprises multinationales évoluant sur le territoire national, qui se font des bénéfices gigantesques , avec des budget de communication énormes mais qui traitent la presse comme véritable ‘’Mendiant », et ne respectent pas des contrats volontairement signés avec les entreprises de presse. Une interpellation aux confrères journalistes devenus des espions et autres agents de renseignements moyennant des miettes(…). Un appel à la valorisation de ce métier, qui semble de plus en plus en perte de vitesse, à cause de l’environnement politique dans lequel évoluent les praticiens de ce métier.

Jean Claude Afa’a estime que « la liberté de la presse ne se décrète pas c’est le résultat de nombreuses batailles et parfois des sacrifices. » Aussi, il s’insurge contre le traitement infligé par les entreprises multinationales aux hommes et femmes de ce métier noble, d’où la problématique de l’accès à la publicit, devenue une affaire de lobby.

Jean Claude Afa’a
Président du Réseau national des journalistes indépendants

Ci-dessous l’intégralité de son propos.

Je dénonce.
Je dénonce la manière avec laquelle les journalistes sont traités par les entreprises multinationales qui se font des bénéfices gigantesques , avec des budget de communication énormes mais qui traitent la presse comme véritable ‘’Mendiant » qui leur demande l’aumône.
Je dénonce ces grandes entreprises publiques, parapubliques et privées qui ne pensent pas à soutenir la presse locale mais qui enrichissent la presse étrangère à coups de mallettes.
Je dénonce ces grosses entreprises qui font semblant de soutenir la presse alors que la vraie raison est de la bâillonner.
Je dénonce ces grosses entreprises qui profitent de la paupérisation de la presse pour lui proposer des contacts léonins qui ne profitent qu’à l’entreprise, puisque redorant son image, alors que le média se contente des pipis de chat.
Je dénonce les directions de communication de ces différentes entreprises et leurs complices d’intermédiaires qui se sucrent sur le dos des médias.
Je dénonce les journalistes qui sont devenus des espions et autres agents de renseignements qui veulent être bien vus face à ces entreprises qui n’ont aucun respect pour la presse

Je dénonce ces patrons de presse qui se prostituent volontairement avec ces grosses boîtes qui ne leur jettent des os déjà rongés par les chiens.
Je dénonce le non respect des contrats volontairement signés par ces entreprises avec certains médias .
Je dénonce les menaces de certains profito-situationnistes à suspendre les contacts aux patrons de presse qui ne veulent pas se faire rouler dans la farine.
Je dénonce le manque de solidarité des patrons de médias à faire respecter les clauses de ces contrats .
Je dénonce encore

Je dénonce le groupe GSEZ et intermédiaires qui depuis plus de 9 mois n’honorent pas leurs engagements vis-à-vis des médias partenaires.
Je dénonce la cupidité des compagnies de téléphones mobiles du Gabon, qui sous d’autres cieux accordent un peu plus d’attention aux médias.
Je dénonce le mépris avec lequel la Direction de la Communication de la SEEG traite de nombreux médias .

Je dénonce la cupidité de toutes les grandes banques qui sont en surliquidité mais ferment les portes aux médias.
Je dénonce la SETRAG et ses intermédiaires de la manière opaque avec laquelle ils gèrent la collocation avec les médias.
Je dénonce la suffisance du Groupe Bolloré qui est à l’origine de la vie chère au Gabon, et n’accorde que très peu d’importance à la presse.
Je dénonce encore les acteurs de ce quatrième pouvoir qui se complaisent dans le ‘’On va encore faire comment ».
Le respect et la dignité ne se donnent pas, ils se méritent. La liberté de la presse ne se décrète pas c’est le résultat de nombreuses batailles et parfois des sacrifices. Mais si nous nous contentons des miettes que ces grosses entreprises nous jettent à travers la fenêtre pour fermer nos clapets, nous ne sortirions jamais de l’auberge.
Et pour joindre l’acte à la parole, je vais ester le groupe GSEZ en justice dès la semaine prochaine pour non respect des clauses du contrat. A la suite, je cesserais toute collaboration avec.
De même, je cesse aussi toute collaboration avec la SETRAG avec qui les termes de collaboration n’ont jamais été élucidés.
La Liberté est d’abord une affaire personnelle . Et je m’affranchis de toutes ces friandises qui sont en réalités des somnifères qui ont pour objectif de me maintenir dans la caverne de la dépendance.
Je dénonce.
Bonne journée à tous.

Jean Claude Afa’a
Président du Réseau national des journalistes indépendants.