1. C’est confirmé, Eugène Mba a été éjecté du fauteuil de Maire de Libreville. Si lui-même a confirmé sa démission, ça n’a convaincu personne, tant sont discours circonstancié était chargé de messages subliminaux. Les tractations nocturnes pour espérer demeurer n’ont pas prospéré. Sa ligne de défense a été illisible et il a donné l’impression de s’être lui-même offert à l’ommolation. Sa démission ayant été assumée, l’état n’a pas pu se déjuger.

2. L’affaire est bouclée et classée! Il faut songer à l’avenir. Les pédégistes ont ceci de particulier qu’ils ne s’appitoient jamais sur le sort de leurs camarades, chacun espèrant ravir le fauteuil vacant! On en est là! Celui qui a dirigé la conférence préparatoire au non du DCP, a jeté ce beefteak saignant dans la fosse aux lions : « le prochain maire sortira de vos colonnes ». Cela a suffit pour qu’Eugène Mba relève du passé. A-t-il jamais représenté l’avenir?

3. Ce message que certains ont pris au 1er degré, est plus subliminal qu’il ne paraît. Le futur maire sortira certes des colonnes du PDG. Mais lesquelles colonnes au juste? Seuls les initiés comprendront. Quoiqu’il en soit, ceux qui pensent pouvoir tirer profit de la partie d’échecs qui se joue depuis hier matin, s’activent deja auprès des ngangas et gourous politiques pour être adoubés.

4. Mais le schéma de désignation d’un 3ème maire de Libreville en 2 ans, est une solution qui n’est pas viable car elle n’apportera aucune plus-value dans la gestion de la cité capitale. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le futur maire, redevable aux faiseurs de rois et aux officines, ne fera que reproduire les mêmes travers : (1) recrutements clientélistes, (2) détournements intempestifs et (3) atonie et agonie des services municipaux.

5. Si ce schéma devait prospérer, pour espérer avoir quelques chances de crédibilité, faudrait-il encore choisir un bon cheval parmi les nombreux tocards qui forment l’attelage du bureau municipal. Un seul homme au milieu de tous ces « bras cassés » a les épaules assez larges pour porter cette veste qui s’est révèlée trop ample.

6. Natif du 5ème arrondissement, il présente les avantages comparatifs (1) d’être fang ; (2) d’être dans la « bonne colonne », (3) d’être le mieux formé, (4) d’être le plus ancien à l’HDV et (5) d’être le plus apprécié par les agents municipaux. Tout autre choix que lui, relèverait d’une blague de très mauvais goût et d’une volonté d’immobilisme.

7. Une autre voie que ce « statu quo ante » est possible. Elle consiste à administrer un traitement de cheval en promouvant une solution qui soint à la fois (i) moins encombrante politiquement; (ii) plus aventageuse administrativement; (iii) plus porteuse de changements pour les agents municipaux et les populations; (iv) plus rassurante pour les autorités politiques (v) plus pérenne pour l’avenir de l’institution municipale.

8. Cette solution alternative consiste en la mise en place d’une délégation spéciale par ordonnance du Chef de l’état. Cela implique de débarquer le bureau du conseil municipal en maintenant en place le conseil lui-même. Aucun gabonais ne peut croire que ces membres du bureau n’ont pris aucune part dans les turpitudes des deux maires débarqués. « Tous ont pêché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3:23).

9. Il est de notoriété publique depuis des decennies que la gouvernance de l’HDV est une catastrophe. Les scandales qui émaillent les mandats successifs, témoignent de cette triste réalité. La période tumultueuse et honteuse que nous venons de vivre a installé une conjoncture favorable à un changement structurel. Faire œuvre utile et donner à la mairie de Libreville un nouveau souffle, doit être la seule issue de tout ce gâchis.

10. La mairie de Lbv doit cesser d’être la vitrine de petits arrangements politiques entre coquins et copains sans éthique morale. Une délégation spéciale dotée d’une feuille de route pour réformer l’institution, est un impératif de salubrité publique. À situation exceptionnelle, méthode exceptionnelle. À la lumière de ce qui s’est passé hier et que les conseillers ont dénoncé, l’argument juridique pour ne pas le faire serait une risible argutie.

SARCASTIQUEMENT VÔTRE!