La poste SA, confrontée aux grèves qui perdure dans la boîte,  son PDG entend repenser son modèle économique. Le lundi 21 juin, le SYNAPOSTE annonçait une grève de 72 heures à partir du mercredi 23 juin 2021, en vue d’interpeller les gouvernants sur la gestion du PDG de la Poste SA Sieur Michaël Adandé. Mais les cadres de cette structure ont riposté par la présentation d’un manifeste détaillé du parcours de leur PDG, depuis sa prise de fonction en 2015 afin de rétablir la vérité.

Pour les cadre de la poste, le PDG de la Poste s’est battu pour redresser cette entreprise par des réformes et des actions prioritaires aux résultats satisfaisants. Alors, le mouvement d’humeur du syndicat des agents de la poste (Synaposte) à l’approche du paiement des salaires des fonctionnaires de l’État affiliés à la PosteBank a été perçu par le collectif des agents de cette boîte comme une tentative de perturbation du processus de paiement des salaires.

En effet, le lundi 21 juin 2021, le SYNAPOSTE réunit en assemblée générale, a décidé de lancer une grève de 72 heures sur l’ensemble du territoire gabonais, du mercredi 23 juin au vendredi 25 juin 2021. Cette grève a laisse penser que ces partenaires sociaux envisageaient de créer le chaos. Mais cette tentative de perturbation n’a pas eu les résultats escomptés.

Il faut dire que le personnel de la Poste est lassé par des grèves interminables, et n’a pas répondu favorablement à cet énième appel, lancé le mercredi 23 juin dernier.

Alors que la Poste SA a assuré le paiement des salaires des agents publics, notamment ceux des agents de force de l’ordre et de sécurité. Cet énième coup de force des partenaires sociaux a poussé les cadres de la Poste à produire à un manifeste qui retrace avec exactitude les réformes entreprises par leur Président directeur général (PDG), Michaël Adandé sur trois grands points. Il s’agit de l’évolution du processus de redressement de la Poste SA ; les considérations d’ordre social et les mesures prioritaires indispensables au redressement de la poste SA.

S’agissant du premier point énuméré, il faut préciser que lors de la prise de fonction de la nouvelle direction générale en 2015, la Poste SA est quasiment en cessation de paiement. Pour cause, sa gouvernance, son organisation, ses ressources humaines, son infrastructure réseau et Telecom et ses comptes, se trouvait en mauvaise posture.

Les maux sont accentués par un certain nombre de filiales mises en place pour générer des profits, mais qui se sont avérées défaillantes. Elles sont devenues des centres de coûts, avec des charges d’exploitation établies à 1,2 milliard de francs CFA par mois, dont 797 millions affectés au titre des salaires du personnel contre des recettes d’à peine 200 millions. À cela, il faut ajouter la dette de 18, 436 milliards de francs CFA qui est due au non reversement «aux différents partenaires sociaux, des sommes collectées dans le cadre des activités de transfert d’argent». Puis, le déséquilibre structurel de la filiale bancaire (PosteBank) qui nécessitait une reconstitution des fonds propres à hauteur de 37 milliards.

Autant de difficultés auxquelles était engloutie la Poste SA en 2015. Elle n’a d’ailleurs pu redresser la courbe que grâce à des reformes fortes, notamment la réforme organique par la dissolution anticipée de quatre filiales ; le renforcement de la présence de l’État au niveau des organes délibérants ; réforme des activités du volet Postal; réforme des activités du volet financier et la remise à neuf des équipements du réseau E-Poste.

Pour ce qui est du second point relatif aux considérations d’ordre social, le soutien de l’État et les efforts internes de la direction générale de la Poste SA ont été décisifs. Ainsi, le paiement effectif des salaires à date fixe, le règlement des arriérés de salaires accumulés durant une certaine période et le reversement des cotisations sociales aux Organismes de sécurité sociale, notamment la CNSS, la CNAMGS et la CPFF, ont été effectifs grâce aux résultats obtenus du soutien de l’État et des efforts de la Poste SA.

Toutefois, la question du paiement des bonifications sectorielles spéciales des exercices 2015, 2016 et 2017 a causé des remous entre les partenaires sociaux et la direction générale. Pourtant, dès la prise de fonction du nouveau PDG, l’État après avoir constaté que le Groupe la Poste n’était plus en capacité de payer les salaires de son personnel, va s’engager à assurer la prise en charges desdits salaires. Il va également inviter le PDG à travailler pour la réduction de la masse salariale. Elle est donc passée de 797 millions à 590 millions de francs CFA.

Malgré ce contexte de crise profonde, le personnel a continuer à solliciter le paiement de la bonification sectorielle au titre des exercices 2015, 2016 et 2017. Ce qui était impossible pour la direction générale compte tenu de sa réalité financière. La perturbation du climat social occasionnée par ce non-paiement va aboutir à une médiation sous la présidence du ministre d’État, ministre en charge de la Poste.

Mais, « sur le principe, les ministères parties prenantes (Poste, économie, fonction publique et travail) ont rejeté le maintien de la bonification sectorielle spéciale pour une entreprise en difficulté financière et dont les salaires sont pris en charge par l’État, qui, lui-même, ne verse aucune prime de cette nature aux agents publics.», précise le manifeste. Mais, en dépit des mesures arrêtées, les partenaires sociaux continuent de revendiquer, à ce jour, «le versement de cette gratification» pour la période allant de 2015 à 2020. Une revendication totalement incompréhensible par la direction générale.

À propos des mesures prioritaires, la direction de la Poste SA a initié des actions prioritaires, en plus des réformes déjà entreprises dont la réalisation dépend de l’implication de tous les acteurs pour une sortie de crise accélérée. Il s’agit notamment, de la confirmation de la garantie de l’État sur les avoirs des épargnants ; la mise en place d’une structure de defaisance ; la mise en œuvre du plan social ; l’annulation de la vente des biens immobiliers de la Poste SA à Port-gentil acquis par la CNSS et la CNAMGS ; la recherche des ressources financières et l’obtention de l’agrément COBAC au profit de Post-Finance S.A.

Parmi ces mesures indispensables au redressement de la Poste SA, la dernière mesure prioritaire susmentionnée est celle qui retient toute l’attention de la direction générale. D’après le chargé de la communication de cette entreprise, la sortie du tunnel est proche. D’ici janvier 2022, la Poste SA mettra sur pieds une micro-finance.

Selon lui, Michaël Adandé compte sur la création de cette micro-finance pour ne plus faire du surplace. Cette dernière permettra à la Poste de «générer ses propres fonds» afin de payer elle-même les salaires de son personnel. Et pour se faire, il faut passer par la commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC). La procedure voudrait que la Poste saisisse le gouvernement, et à son tour, il saisira la COBAC. Cette «gendarmete» qui gère les banques de l’Afrique centrale, siège deux fois par an. Sachant que la prochaine session se tiendra en Août prochain, Michaël Adandé s’évertue déjà à libeller son dossier pour le transmettre au ministère de l’économie qui ira défendre les intérêts de la Poste lors de ladite session.

L-k