Pour que cet Euro se termine dans le sens du jeu et couronne justement une équipe d’Italie qui aura été la meilleure au premier tour, puis encore la meilleure en finale, il a encore fallu veiller tard, traverser une séance de tirs au but comme des montagnes russes et voir tout le monde verser des larmes d’enfants, les nouveaux champions d’Europe comme les Anglais, qui sont capables de mettre 55 ans à s’en consoler.

L’Italie a remporté l’Euro en s’imposant dimanche en finale à Wembley face à l’Angleterre au terme de la séance des tirs au but (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.).

«It’s coming Rome». Alors que les Anglais rêvaient du fameux «It’s coming home», la Squadra Azzura a refroidie le bouillant Wembley pour s’offrir son deuxième titre européen après un demi-siècle d’une longue attente… qui se poursuit pour les Anglais, sevrés de trophée depuis 1966.

Les hommes de Roberto Mancini, qui reviennent de très après le traumatisme de la non-qualification pour le Coupe du monde 2018, étaient pourtant menés au score sur un but précoce de Luke Shaw (2e). Mais, avec leur force de caractère et leur détermination qui les a animés durant toute la compétition, ils ont égalisé par Leonardo Bonucci (67e). Puis, ils se sont donc imposés au terme d’une séance de tirs au but où les gardiens ont brillé.

MANCINI, LA CONSÉCRATION

Un raté de Marcus Rashford puis deux arrêts de Gianluigi Donnarumma, désigné meilleur joueur du tournoi, devant Jadon Sancho et Bukayo Saka ont donc offert leur deuxième Euro depuis 1968.

L’histoire se répète pour le sélectionneur anglais Gareth Southgate, qui a longtemps traîné comme un boulet son tir au but raté contre l’Allemagne en demi-finale de l’Euro 1996 et revit une nouvelle désillusion dans ce même exercice, avec la circonstance aggravante d’avoir vu trois de ses remplaçants rater leur tentative. De quoi imaginer, une fin à la tête des Three Lions ?

«J’ai choisi les tireurs, a assumé Southgate auprès de la chaîne britannique ITV. On a travaillé ça avec eux à l’entraînement. C’était un pari. Nous avons décidé de faire les changements à la fin du match. Mais nous gagnons ou nous perdons ensemble, en équipe. Je suis incroyablement déçu de ne pas avoir franchi cette marche supplémentaire.»

En revanche, c’est une consécration pour l’Italie grâce à la reconstruction patiente opérée par le sélectionneur Roberto Mancini, resté invaincu pour un 34e match consécutif dimanche.

Avec l’ancien entraîneur de Manchester City, l’Italie a remporté son premier trophée depuis le Mondial 2006 déjà conquis aux tirs au but, effaçant les finales perdues de l’Euro 2000 et de l’Euro 2012, puis le traumatisme de la non qualification pour le Mondial 2018.

«Je ne sais pas quoi dire, ces garçons ont été formidables, a confié Mancini. Nous avons été courageux, vraiment courageux. On a encaissé ce but rapidement, cela nous a mis en difficulté, mais après on a dominé la rencontre. Ce soir nous sommes heureux, c’est important pour tout le monde, pour tous les supporteurs. J’espère qu’ils font la fête (en Italie).»

C’est en tout cas la troisième fois consécutive que le pays hôte de la finale de l’Euro bute sur la toute dernière marche après le Portugal en 2004 (1-0 contre la Grèce) et la France en 2016 (1-0 a.p. contre le Portugal). Preuve qu’organiser la compétition ne porte pas chance.

Avec Cnews