Non pas que celles- ci ne se soient jamais frottées les unes aux autres, mais pas à notre connaissance jusqu’à friser, comme cela a été curieusement vécu à Tchibanga dans la Nyanga, le ridicule. D’où notre vive préoccupation sur l’état d’esprit prévalant chez bon nombre d’agents sevrés visiblement de l’évaluation qui devait être la mission des inspections presqu’inopérantes.

A la lumière des deux derniers faits en date, à savoir le suicide d’une gendarme de garde au Trésor d’Owendo et la rixe entre gendarme et policier, de surcroît gradés, à Tchibanga, lon est vraiment en droit de se demander si les enquêtes de moralité, le suivi psychologique, la bonne conduite et le contrôle auxquels les agents de tous corps étaient naguère soumis sont de nos jours encore de rigueur. Ou si singulièrement, les rappels à l’ordre, voire les sanctions sont encore administrés aux agents indélicats. Histoire de nous demander où sont passées les inspections si présentes dans le passé, mais qui semblent avoir du plomb dans l’aile pour diverses raisons, nous explique- t- on, allant de la modicité ou carrément de l’inexistence de certains moyens devant être mis à leur disposition pour leur permettre d’accomplir en toute sérénité les tâches à elles dévolues.

Le constat fait est que lesdites inspections techniques de service sont aphones, soit à cause d’une insuffisance de personnel ou de formation, ce qu’il reste à prouver pour être affirmatif, soit, cela sauterait beaucoup plus aux yeux, du fait d’un manque criard de moyens financiers, logistiques ou matériels, qui engendrent associés, la chienlit que l’on observe de plus en plus ces temps derniers au sein de nos corps de défense et de sécurité, dire que la discipline fait la force des armées.

L’obligation de réserve, le courage, l’abnégation, la protection d’autrui, le sang- froid, bref, toutes ces vertus enseignées à nos braves forces lors de leur formation semblent assez souvent battues en brèches en l’absence de tout contrôle, strict entendons- nous, de la part des institutions qui en ont la charge sous le regard complice d’une hiérarchie presque complaisante passant le plus clair de son temps à discourir plutôt que de passer à l’acte, ce ne sont pas les moyens qui lui font pourtant défaut en dépit de toutes les explications qu’elle nous a toujours données; peut- être s’agit- il, sans trop nous avancer, d’une question de volonté, de mauvaise foi ou encore d’environnement dans toute l’acception du terme ! Exit la solidarité, la complicité dans l’exécution des tâches, place au conflit de compétence et aux débordements incontrôlés et insensés traduisant un tout autre état d’esprit que celui que l’on était en droit d’attendre des agents des Forces de défense et de sécurité. Il faut donc aux différents responsables, réfléchir sur les moyens de mettre un terme au meilleur des cas ou de limiter ce désordre ambiant au pire des cas, la nature humaine, nous le savons tous, étant imparfaite par essence. Ils doivent pour cela régulièrement échanger entre eux et se tendre, pourquoi pas, la main en permettant que les prérogatives de leurs inspections générales soient reconnues de tous et soient musclées pour que plus personne n’échappe à la trappe.

Ces inspections générales étant les seules habilitées à engager des poursuites judiciaires contre agents et à donc être présentées comme les principales garantes de l’ordre et de la stabilité dans nos corps, ce qui par ricochet garantirait la quiétude et la paix dans nos cités. Ce qui, vous vous en doutez, règlerait en partie d’énormes problèmes et faciliterait aussi le travail des magistrats.
Pour l’heure, nous parions que la scène cocasse de Tchibanga révélant les égos de certains de nos agents et leur manque de discernement, de bon sens et de solidarité, pourrait être la mauvaise dent qui pourrirait la bouche. C’est pourquoi, il y a urgence à agir pour que la décomposition que nous redoutons n’influence plus d’un et ne compromette la cohésion tant souhaitée non seulement au sein de chaque Force, mais aussi entre toutes, le Gabon tout entier en sortirait grandi et serait de facto le grand vainqueur au nom de l’idéal républicain.

La Rédaction !