Monsieur Blanchard Paterne ANDOUME, acteur de classe du football gabonais (C.A)

Un moment révélateur des maux au sein du football gabonais par un ancien candidat à la Fégafoot. La débandade est en permanence et le football gabonais ne fait plus parler de lui en bien. Un championnat national qui ne passionne plus mais plutôt miné des faits divers qui entravent son développement et son image sur la scène internationale et les résultats des clubs Gabonais en compétitions continentales ne rendent pas justice au peu des footballeurs de classe mondiale qui font parler du Gabon dans le monde du football. Dans un entretien accordé à la rédaction Convergence Afrique Blanchard Paterne ANDOUME présente ses pistes de solutions.

Convergenceafrique: Blanchard Paterne ANDOUME, vous avez embrasser le monde du football bien assez tôt sans doute une passion transmise par votre père. Quelles sont vos impressions du football gabonais présentement ?

Blanchard Paterne ANDOUME : Bonjour et merci de me donner l’occasion de m’exprimer à travers votre média d’une qualité rare. C est une exagération de dire que je suis fils d’un ancien footballeur. Mon père jouait certes, au football mais n’en faisait pas son activité principale. Il était un passionné et commentait régulièrement l’actualité du football. C est lui qui m’a transmis cette passion du sport roi.

Concernant la situation du football Gabonais, je suis épuisé de dresser le même constat alarmant et de tirer sur la sonnette d’alarme.

Notre football ressemble à un morceau d’étoffe déchirée. Un dirigeant du football Gabonais a récemment dit que nous devons arrêter de faire du bricolage. Il a dit la vérité sachant qu il est au cœur de la mécanique.

Nous devons interpeller ceux qui doivent dresser une politique solide et durable de notre football pour rompre avec l’amateurisme actuel. Cette politique doit pour ma part être axée sur la formation des joueurs, des encadreurs et meme des dirigeants, cette politique doit mettre à disposition des infrastructures appropriées; cette même politique doit pourvoir garantir l’organisation des competitions mixtes en amateur et en professionelle sans interruption, calées sur les standars internationaux, elle doit enfin mettre en place un modele économique au goût du jour en vue de supporter le financement du football. Ce travail doit se faire maintenant avec tous les acteurs.

Convergenceafrique: L’organisation du football gabonais actuellement qu’en pensez-vous ?

BPA : La bonne Gouvernance doit être le socle de cette politique et la sanction de mise.

Convergenceafrique: Selon vous quels seront les urgences ou les défis à relever dans un avenir assez proche ?

BPA : Les défis à relever sont pour ma part,
– la formation, la mise à disposition des infrastructures, l’organisation des compétitions de bout en bout. La recherche des financements solides, la gestion rigoureuse des financements à travers la mise en place des politiques de gouvernance. Le positionnement dans la gestion du football des personnes neuves ayant une vision, des missions et objectifs claires ainsi que des valeurs qui vont permettre au football gabonais de retrouver ses lettres de noblesse.

Convergenceafrique: Plusieurs acteurs et autres personnalités au sein du football estiment que vous avez des idées extraordinaires cependant voient en votre jeunesse des risques de débordement que répondez vous à ces propos ?

BPA : Je réponds qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre d’années.

Par ailleurs, nous avons vu à travers le monde des jeunes tenir la barre. Macron est passé président à quel âge ? Kabila fils ? Ou encore Omar Bongo ? Pour revenir à ma personne ça fait 20 ans que je suis cadre dirigeant dans une dans une société de télécom qui a pignon sur rue Gabon. C’est une expérience non négligeable.

Convergenceafrique: Deux ans en arrière c’est à dire en 2018, lors de l’élection du renouvellement du Comex de la Fégafoot, votre programme prévoyait un souffle nouveau, une véritable transition calquée sur un modèle de management participatif et l’intéressement qui viendront en renforcement des canaux de financements existants et sa bonne gouvernance. Vos ambitions restent les mêmes ?

BPA : Comme vous le savez mon programme n’a pas été mis en oeuvre puisque je n’ai pas été élu. Les électeurs ayant préférés poursuivre avec le chaos. La peur du changement des paradigmes et de la perte des privilèges a court termes a triomphé au mépris du renouveau tant souhaité par tous les Gabonais férus du football.

Comme tous les Gabonais, je suis nostalgique des années fastes de notre football. Je pense que nous devons rompre avec les hommes et les pratiques actuelles pour insuffler un nouveau vent qui va faire decoller notre football.

Convergenceafrique: Ce blocage au décollage du développement du football et d’ailleurs des autres sports en général vient de quoi ? Puisque le sport est aujourd’hui un secteur de création des richesses à travers le globe !

BPA : Pour moi ce sont les hommes. Ceux qui sont la ont atteint l’asymptote. Il n’y’a plus de marge de progression. Ils sont plus un poids dont il faudra se délester. Il faut du sang neuf pour apporter de l’innovation, de la créativité. Le football est une industrie. Il faut des managers ayant une empreinte de capitaine d’industrie pour rendre le football économiquement rentable et garantir par la même occasion son autonomie.

Convergenceafrique: Vous étiez dernièrement le modérateur d’une formation portant sur la présentation de la loi sur le mécénat et le parrainage au Gabon. Peut-on s’attendre à un nouveau challenge ? La Linaf et la Fégafoot sont du lot ?

BPA : La loi sur le mécénat et parrainage est promulguée et publiée au journal officielle. Elle constitue une des pistes qui peuvent permettre de soutenir, les ligues, clubs et autres associations. Cette session de formation avait pour but d’aligner tous les présidents des clubs sur les opportunités qu’offre cette loi. J’en profite pour remercier le formateur Davy ÉMANE qui est un juriste de haut vol.

Convergenceafrique: Intervenant au cours d’une interview chez nos confrères de GMT, l’ancien international gabonais de football Paul Kessany soulignait je cite,  » l’implication du politique nuit au développement du football ». Partagez vous cet avis ?

BPA : Paul Kessany est une personne que j’apprécie beaucoup. Il a été un bon fooballeur avec une belle carrière. C’est une forte personnalité avisée. Nous partageons les memes valeurs. Ses analyses sont pertinentes.

Pour moi, le football est le ballet des masses. Le politique aime s’immiscer dans ce qui passionne les populations pour en tirer profit. Il est établi aujourd’hui qu’il est bon que le politique dresse les grands axes des orientations qu’il souhaite instaurer et qu il en laisse l’exécution à ceux qui doivent mettre en exécution cette politique. Nous devons nous inspirer de ce qui se fait pour le mieux dans les grandes nations de football. En somme le politique doit dicter les règles mais pas le jeu.

Convergenceafrique: L’annonce d’une possible reprise du championnat national est considérée comme feu de paille. Sans langue de bois. Peut-on dire aujourd’hui que la Linaf et les responsables des clubs ont perdus l’estime des nombreux supporters ? Et quel impact si un nouveau bras de fer se présentait encore cette saison avec l’État gabonais ?

BPA : On ne peut pas reprendre le championnat sans l’aval des autorités au regard de la situation sanitaire. Par ailleurs, je pense comme le président de la Linaf Brice MBIKA que nous devons d’abord faire une introspection de la situation actuelle. On doit établir d’un côté les forces et les faiblesses et d’un autre côté les les menaces et les opportunités.

Cela va nous permettre de consolider ce qui est bon de corriger nos faiblesses, saisir les opportunités qui doivent booster notre championnat. On doit se retrouver et ensemble trouver les solutions face aux problèmes qui minent notre championnat. Reprendre dans l’état actuel s’est enfoncer le clou.

Convergenceafrique: Impossible qu’on se quitte sans qu’on en parle sur le mode de réparation de l’aide au Covid19 de la FIFA qui fait polémiques à Libreville et ses environs départementaux. Vos impressions?

BPA : La transparence n’a pas été au rendez-vous, le respect de la parole donnée s’est absentée au moment du paiement et la clef de répartition a été fantaisiste.

Le processus d’implication des véritables acteurs du football dès l’arrivée des fonds aurait mis tout le monde d’accord. On aurait dit voici les flux financiers arrivés, ensemble déterminons qui est concerné par cela au regard des recommandations de la FIFA, puisqu’elle en n’est la clef de répartition.

Pourquoi chez les autres, au Mali, Sénégal etc il n’ya pas de bruit ? Chez nous c’est le KO certains parlent d’un remboursement de cet argent. C’est pathétique.

Pour le journal Convergenceafrique, Président ANDOUME merci.

Blanchard Paterne ANDOUME : C‘est moi qui vous remercie.

Propos recueillis par Fabrice Guitrie M