Dans un communiqué dont notre rédaction a obtenu copie, Nicaise MOULOMBI, Président Exécutif du ROSCEVAC, fervent défenseur en faveur de l’Economie Verte en Afrique Centrale félicite le gouvernement de la République Gabonaise pour tous les efforts entrepris en matière de conservation des forêts et de la faune, de la protection de l’environnement, de la promotion du développement durable, de la lutte contre les changements climatiques, de l’égalité des genres, de la promotion de la paix et sécurité, de la fixation de son objectif de créer 187 millions de crédits carbone sur la période 2010-2018 avant la COP27 en Egypte.

Ci-dessous, l’intégralité du communiqué.

RESPONSABILITES ET TRANSPARENCE POUR LES INITIATIVES DE L’AGENDA CLIMAT ET DES MARCHES DU CARBONE AU GABON

LIBREVILLE, GABON, LE 13 OCTOBRE 2022

Le Président Exécutif du ROSCEVAC félicite le Gouvernement de la République du Gabon à travers son Ministère chargé des eaux, forêts, environnement et climat pour tous les efforts entrepris en matière de conservation des forêts et de la faune, de la protection de l’environnement, de la promotion du développement durable, de la lutte contre les changements climatiques, de l’égalité des genres, de la promotion de la paix et sécurité, de la fixation de son objectif de créer 187 millions de crédits carbone sur la période 2010-2018 avant la COP27 en Egypte et leur certification récente par le mécanisme REDD+ de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.

Par voie de presse en date du 5 septembre 2022, le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS) annonçait avoir été mandaté par l’Etat gabonais comme le seul intermédiaire habilité à assurer la gestion des crédits carbone et à les échanger sur les marchés. Tenant compte de la forte variabilité des prix cibles annoncés par la République du Gabon (10, 25, 35 $) pour vendre ses crédits de carbone sur le marché des compensations ainsi que des chiffres vertigineux, très fluctuants qui circulent (1200, 1885, 4375, milliards de francs CFA) et au–delà cette euphorie, ne serait-il pas opportun dès à présent de se poser les bonnes questions d’appropriation par le plus nombre de ce qui parait aux yeux de nombreuses personnes relever de la magie alors qu’il n’en est rien.

Il s’agit plus d’une affaire de haute technicité dans laquelle les cadres gabonais ne sont pas encore très aguérris et dépendent plus de l’expertise extérieure. C’est le cas entre autre concernant les mécanismes existants de valorisation des émissions évitées, les procédures de vérification et d’évaluation, les transactions carbones, les calculs sur les émissions évitées, les estimations du carbone séquestré, les différentes normes internationales de certification, reconnues en matière de réduction des émissions de gaz à effets de serre (Verified Carbon standard, Gold standard, Plan Vivo, MDP/Protocole de Kyoto) etc.

Ce nouveau gisement de valeur ajoutée que représente dorénavant le carbone de la République du Gabon, considéré comme une matière première de base et comme ressource stratégique, devrait placer de facto les deux chambres du parlement gabonais en mode d’auto-saisie sur cette question de l’information financière des marchés du carbone gabonais. En plus, cette nouvelle forme d’économie soutenant le processus de diversification emprunté par le pays, ne va pas sans poser quelques questionnements de bon sens mais qui demeurent encore à ce jour sans réponses. Il s’agirait notamment :

(i) d’être informé sur les coûts d’opportunité liés aux efforts consentis à travers les mesures conservatoires sur la conservation de la biodiversité et la gestion des forêts (création du réseau de parcs nationaux, arrêt de l’exportation des grumes, interdiction d’exportation de certaines essences de bois, etc.) et ayant permis d’aboutir à la situation actuelle enviable du carbone gabonais, (ii) la position et stratégie de la République du Gabon certes souveraine de ses choix et décision mais qui se précipite à vendre son carbone à des prix planchers bas sur le marché des compensations au moment des accords de principe sont obtenus en Afrique sur le prix plancher du carbone à 100$, (iii) l’obligation de l’inscription dans les lois de finances des revenus tirés de la vente du carbone et la traçabilité des flux de revenus au compte unique du trésor, (iv) la prise des textes d’application de la loi climat (Ordonnance N° 019/2021 du 13/09/2021) pour doter la République du Gabon d’un cadre légal applicable, des structures de régulation du marché, de registre national, des plans de développement locaux basés sur les principes de justice climatique afin de lutte contre la pauvreté des populations, (v) la stratégie REDD+ et des études connexes concernant entre autres le partage des co-bénéfices entre l’Etat, les entreprises et les populations locales et (vi) clarification de la situation des individus, des entreprises ou des ONGs et associations souhaitant se constituer en porteurs de projet carbone, (vii) la prise de dispositions idoines pour améliorer le classement du Gabon sur l’Indice de Performance Environnementale (IPE, 2022), (viii) le processus d’opérationnalisation de la deuxième Contribution Déterminée au niveau National (CDN/NDC, 2020-2025) du Gabon de manière inclusive et participative sur toute l’étendue du territoire national.

Nicaise MOULOMBI, MBA UQUAM

Deuxième Vice-Président du Conseil Economique, Social et Environnemental (VP2-CESE), Président Exécutif du Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Economie Verte en Afrique Centrale (ROSCEVAC)

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