DÉMISSION. Ce mot n’existe pas dans le langage des Africains. Apprendre qu’un haut responsable a démissionné sous les tropiques relève de l’inédit.

On est pas coutumier de ce genre d’acte de bravoure et surtout de responsabilité en Afrique. C’est une affaire des blancs dit-on. Certains crieront; il démissionne parce qu’il est fou. Oui, pour certains quelques soit la gravité des actes qu’on pose quand on est aux affaires en Afrique, la démission est un acte de trahison, pour d’autres une lâcheté.

Pourtant, ce n’est pas n’importe qui, qui demissionne. Il faut avoir de la personnalité, de la dignité.

Le Gabon vient de montrer aux yeux du monde, qu’il y a dans ce continent des hommes dignes.

En effet, il y a quelques jours, au large de Libreville, nous avons assisté au naufrage d’un navire de transport de passager, et qui malheureusement a fait périr une trentaine d’entre eux. Et malgré les efforts du gouvernement gabonais pour secourir et venir en aides aux rescapés, il a été demandé aux différents responsables entrant dans la chaîne de prise de décisions de tirer les conséquences qui s’imposent.

Devant ce drame qui défraie la chronique au pays d’Ali Bongo, le Ministre des transports, Brice Constant Paillat a décidé de prendre ses responsabilités, donner sa démission au Président de la République.

Et pourtant, cela ne fait pas longtemps que ce jeune cadre venait d’être élevé à ce haut niveau de responsabilité. Mais comme il est demandé à la jeunesse africaine de montrer que l’Afrique aussi peut s’adapter à la nouvelle donne mondiale, il a choisi le bon exemple.

Devant un tel acte, nous pouvons être qu’admiratif et très heureux d’espérer que l’Afrique peut aussi changer, citer en exemple et faire de beaux terres à la UNE des journaux en occident. Oui, quand c’est bon, il faut aussi le dire.

MERCI GABON. LE MONDE NOUS REGARDE.

Capoel OYE