Il ne faut jamais toucher au pécule des personnes âgées, notamment celles ayant sué sang et eau des années durant via leurs cotisations pour préparer paisiblement leur retraite. Et si les pouvoirs publics et organismes habilités à les contenter se jouent des anciens qui ont bossé pour le pays, on finit par réveiller leur ire. Motif : les retraités regroupés autour de l’Association nationale des retraités du Gabon (ANAREG) et d’autres partenaires du même acabit sont ivres de colère. Le Rubicon a été franchi les concernant.

Au centre de la nouvelle levée des boucliers : l’arrimage au Nouveau Système de Rémunération (NSR). Les retraités se disent avoir été abusés malicieusement par le gouvernement. Si ce n’est le « cas de cette décennie du gouvernement contre les retraités », pensent-ils. Et de les sortir de leurs gonds.

Il n’en fallait pas plus pour revigorer les retraités dont on pense que rhumatismes et autres courbatures avaient eu raison pour ne pas monter au créneau et crier haut et fort sur ce qu’ils perçoivent comme une entourloupe des autorités publiques à leur endroit. Ils ne sont pas prêts à se faire entuber comme ils le voient dans cet arrimage qui pose problème. D’où, le refus de l’ANAREG et le SYNAREG de continuer les négociations.

« (…). La solution politique consiste en une négociation directe et ouverte entre le gouvernement, les agents publics et les retraités, sachant qu’au cours des travaux en Commission, il n’était nullement question de négociations, mais de concertation », ont déclaré les retraités lors de leur point de presse le mercredi 16 mai. Avant de renchérir : « De notre point de vue, un droit ne se négocie pas. Non, nos droits ne sont pas une aumône ! » Et les pensionnés colériques d’asséner : « L’arrimage progressif est pour le moment un leurre qui attirera beaucoup de situations contentieuses, à moins d’une réforme totale du mode de calcul des pensions…».

Conséquences : l’ANAREG et le SYNAREG, tout en restant « ouverts à toutes sollicitations pour la recherche de pistes de solutions à cet épineux et pourtant simple problème de l’arrimage des pensions au nouveau système de rémunération », ne voient donc pas la nécessité de poursuivre leur participation aux négociations.
La hache de guerre est donc déterrée du côté des retraités.

Kevin-aymard Lelengui