Étant eux-mêmes victimes de leur propre boycott, le bulletin unique fait parti des propositions adoptées lors des discussions pour instaurer des élections pacifiques en février dernier. Alternance 2023 a décidé de boycotter ces discussions, à la différence d’autres groupes de l’opposition.

L’annonce par le Centre gabonais des élections (CGE) des modalités pratiques des bulletins de vote pour les élections générales du 26 août 2023 n’a pas manqué de susciter des réactions au sein de la classe politique gabonaise. La dernière en date est celle de la plateforme Alternance 2023 qui, dans une déclaration rendue publique ce jeudi 03 aout, exigé le « recours au bulletin unique dans les formes qu’il se pratique dans les pays qui utilisent ce mode de vote ».

Intention dissimulée

Leur contestation du bulletin unique ne découle pas de considérations générales, mais plutôt de motivations partisanes opportunes.

Alternance 2023 rassemble des partis politiques comptant moins de 10 députés, contrairement au PDG qui est plus solidement établi. Ils critiquent le lien entre les élections législatives et présidentielles, car il ne convient pas à leurs intérêts, ce qui motive leur protestation.

 

En effet, les explications données par l’organe en charge de l’organisation des élections politiques n’aura pas convaincu cette plateforme regroupant les partis politiques et personnalités de l’opposition. Pour ces derniers, les justifications fournies par le CGE indiquant que « voter pour l’un reviendra à voter automatiquement pour l’autre » devait induire des problèmes de plusieurs ordres.

Par la voix de son président en exercice, François Ndong Obiang, cette mesure allait avoir des conséquences sur le plan juridique, car portant « gravement atteinte à la liberté du vote telle qu’elle est énoncée par l’article 94 du Code électoral ». Il a souligné qu’elles induisent « une contrainte de vote en faveur d’un candidat ». « Ces nouvelles dispositions violent par ailleurs le principe d’égalité des candidats en introduisant une discrimination dans le traitement entre les candidats indépendants et ceux appartenant à un parti politique », a-t-il martelé.