Dans le Grand Libreville, on dirait qu’il y a des endroits où les autorités étatiques n’en ont cure. Malgré le fait que des habitants y vivent – plutôt survivent – presque dans un dénuement total, en termes d’infrastructures de base qui devraient amener ces derniers dans la modernité. Motif : les multiples plaintes et complaintes qui parviennent à Akanda, « la Ville dans le parc », au quartier Angondjé, au lieu-dit « village ou centre » dans le 2ème arrondissement, la vie des habitants que l’on peut estimer à plus de 3000 âmes, n’est pas un long fleuve tranquille.

On dira que dans cette zone, des maisons poussent comme des champignons, grâce à la détermination des uns et des autres d’avoir un toit décent. Un quartier en devenir qui semble ne pas interpeller les responsables de la municipalité d’Akanda, plus enclins à ne s’arrêter qu’au château d’eau où ses agents viennent prélever des taxes auprès des commerçants.

Mais, une fois dépasser le lieu-dit « fin béton» en revenant du château, c’est la croix et la bannière pour les habitants. Là-bas, c’est la débrouillardise. Il manque le minimum vital : l’eau potable n’arrivant pas dans les robinets, chacun se débrouille comme il peut. Il faut recourir à l’eau des forages pour les plus nantis, et les puits pour les modestes familles. En cette période des pluies diluviennes, c’est un soupir de soulagement pour ces pauvres hères qui peuvent respirer, avec un liquide vital envoyé par le Ciel. Et pourtant, les habitants ont vu depuis l’année dernière, une entreprise creuser des canalisations dans lesquelles ont été installés des tuyaux. Malheureusement, la société adjudicataire a remballé son matériel, et l’homme n’a toujours pas coulé.

Du côté de l’électricité, ce n’est que récemment que des poteaux et quelques connexions ont été faits. Et même là, on peut encore, à vue d’œil observer un enchevêtrement des câbles pendre en bordure de la route quand ils ne passent pas dans la mangrove. C’est dire que plusieurs ménages sont encore loin des poteaux électriques de la SEEG. A la nuit tombée, pour rentrer ou sortir de chez soi, il faut être muni de son téléphone que l’on utilise comme lampe torche. Au point, en marchant, on pense à un essaim de lucioles, en voyant la lumière des téléphones. Le coin n’étant pas éclairé.

La (sur)vie est réellement difficile pour des familles à Angondjé « village ». La voie, que l’on appellera plutôt, la piste d’éléphants, pour l’emprunter, il faut sûrement avoir été à un rallye. Même si cette route avait été annoncée être construite courant 2019 et 2020. Mais l’entreprise adjudicataire c’était seulement arrêtée à « fin béton ». Pour on ne sait quelle raison.

Ce n’est pas tout du clavaire des habitants d’Angondjé « village ». En temps de saison sèche, c’est la poussière qu’il faut affronter avec tous les désagréments possibles. Pire en cette période de saison de pluies, et avec la recrudescence des averses, c’est la catastrophe assurée : il faut patauger dans la boue. Et avec certains qui refusent de consacrer leurs travaux de construction en saison sèche, la voie est désormais davantage détériorée, à cause des camions qui y défilent. La piste est dans un piteux état. Et c’est même un euphémisme.

Pour les habitants, ils lancent un cri d’alarme pour qu’on pense à eux. Rien que le minimum vital, au niveau de l’eau, l’électricité et de la route qu’ils souhaitent praticable en toute saison. Sans oublier que dans une zone de grande concentration humaine, il manque non seulement un cabinet médical de premier secours, mais surtout même un dépôt pharmaceutique. Pour atteindre la première pharmacie, il faut aller à plus de trois ou quatre kilomètres.

Les habitants qui se disent oubliés attendent beaucoup de nouvelles autorités du CTRI, pour prendre à bras le corps leur situation désespérée. On ne peut pas penser à ce coin seulement en temps de campagne électorale comme on l’a vu avec les dernières élections générales annulées le 30 août, avec un défilé des candidats venant quémander des voix à des gens qu’ils ignorent.

Gageons que leur message ne passera pas dans les oreilles des sourds. Et d’ailleurs, le président de la Transition qui a de la famille dans Angondjé, non loin de celui dit «village», doit être au fait de la situation de cette zone. Si du côté de « Cap Caravane », les travaux sont en cours et les habitants sont heureux, à Angondjé « village », on attend aussi quitter la période de l’Antiquité, pour l’ère du modernisme.

Kevin-aymard Lelengui