Le bureau exécutif du Sypross, syndicat dédié des agents de la sécurité sociale a effectué sa rentrée cette fin de semaine. Une rentrée pour se situer par rapport aux nouvelles autorités de la Transition, et faire des projections quant à ce qu’ils attendent en retour de la maison qu’ils servent avec abnégation : la Caisse nationale de sécurité sociale(CNSS).
Une rentrée syndicale en guise de moment propice pour la « sensibilisation de l’opinion nationale, de [notre] représentation nationale, des gouvernants de la Transition et des Travailleurs sur les enjeux politiques et socio-économiques de notre Institution Sociale de l’Etat pour lutter contre la pauvreté des ménages ( rappelons que cette franche de la population représente plus de 96% de la population active de notre pays) et sur les perspectives de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale », a d’emblée déclaré le premier interlocuteur, en guise d’introduction.
Ce grand corps malade qu’est la CNSS, a besoin d’un traitement de cheval, pour atteindre ses objectifs, et faire en sorte que la sérénité et la bonne gouvernance de la boîte soient de mise, à en juger par le propos du responsable du Sypross. Lequel pense qu’en confiant les rênes de la CNSS à un organisme privé, que celui-ci « permettra d’atteindre une meilleure prise en charge des assurés sociaux ».
Et d’égrener les maux de cette grande malade : « Contrairement aux affirmations des responsables de la CNSS, la situation financière de notre Institution demeure précaire et volatile de nombreux compatriotes sont toujours en attente de leur paiement depuis plusieurs années des prestations suivantes : allocations de vieillesse communément appelées AV ; indemnités journalières de maternité ; rappels ou réclamations des pensions ».
Chose plus curieuse, alors que la maison fait face à plusieurs difficultés, le Sypross charge l’administration provisoire qui ferait dans la diversion par le biais des actions d’éclat, d’autant qu’il constate amèrement que «Depuis quelques jours [nous] assistons à une parodie d’une opération d’immatriculation des travailleurs de Nkok. Alors que le problème des travailleurs du Gabon en général n’est pas tant l’immatriculation, c’est plutôt les salaires misérables qu’ils perçoivent». Le Sypross en veut pour preuve « la fraude à la déclaration et surtout une certaine complicité qu’ils reprochent aux dirigeants de la CNSS, à l’exemple des travailleurs Délégués du PMUG.
L’administration provisoire a récemment signé une convention avec les responsables du PMUG pour inscrire dans les livres de la CNSS en tant gens de maison (personnel domestique) alors que ces compatriotes qui se battent pour que le PMUG reconnaisse leur statut de salariés. L’administration provisoire se rend complice du traitement inhumain que subissent nos frères et sœurs gabonais depuis près de 30 ans », tout en invitant par la même occasion « les plus hautes autorités à mettre un terme à cette souffrance de nos compatriotes. Les opérateurs économiques doivent respecter la législation gabonaise. C’est dans cet esprit que nous interpelons le Ministre des Affaires étrangères et son collègue du Travail quant au non-respect de la législation gabonaise en matière de Sécurité Sociale par les organisations notamment de la sous-région à l’exemple de la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale) qui ne déclare pas à la CNSS le personnel gabonais recruté sur place ».
Le secrétaire général du Sypross d’attirer l’attention et d’appeler à la prise de conscience véritable des autorités de la Transition quant au sauvetage véritable des deux organismes de la sécurité sociale du pays (CNSS et CNAMGS), en ces termes : « (…). C’est sur cette dernière attribution que le SYPROSS tient à exhorter l’Etat à ne pas abandonner la Caisse. OUI Monsieur le Président de la Transition, Monsieur le Premier ministre, messieurs les Parlementaires, vous ne pouvez et vous ne devez pas abandonner ou se désengager à confier à des privés la gestion de la CNSS ou de la CNAMGS. L’Etat ne doit pas se désengager face à ses missions régaliennes, la solution ce serait une faute politique grave ! Ne faites pas la même erreur que les gouvernements précédents ! (…) ».
Transmis aux intéressés
Kevin-aymard Lelengui