Le Collectif des Ressortissants et Écologistes des Plateaux Batéké (CREPB) a organisé une conférence de presse le samedi 2 décembre 2023 avec pour thème central : _Tentative d’accaparement des terres des plateaux Batéké pour la plantation des Eucalyptus : Etat_de lieux, Enjeux et Perspectives. Un thème développé par le Dr René Noël Poligui, Docteur en agronomie et Secrétaire Général dudit collectif .

En préambule, Hermann Davy Kavougou, Président du Collectif a d’abord fait l’économie de la situation sur la tentative d’accaparement des terres des plateaux Batéké par la multinationale Olam. Ensuite, il a poursuivi l’entretien avec l’auditoire sur l’arrivée inopinée d’Olam dans les Plateaux Batéké. Profitant du contexte de l’époque de la gouvernance opaque du pays, la multinationale s’est installée discrètement sans informer ni demander l’autorisation des populations locales. Jusqu’à ce jour, cet opérateur réalise des activités sans avoir des autorisations justifiables par des documents officiels.
Pour le collectif des plateaux, Olam s’est installé sur la base des autorisations verbales que lui auraient données les dirigeants de l’époque, d’après certaines indiscrétions.

Selon le collectif à ce jour, Olam n’a jamais réalisé une moindre étude d’impact environnemental, ni présenter aux populations des Plateaux les intentions de son projet, encore moins recueillir leur avis. Le même constat est fait sur l’absence d’étude de cartographie participative qui aurait pu permettre de géo-référencer les ressources et les caractéristiques de l’environnement naturel et le milieu anthropisé. Cette dernière étude devrait prendre en compte la participation des populations locales en leur permettant de se déterminer pour ou contre le projet d’Eucalyptus.

Mais, contre toute logique procédurale et sociétale, Olam/Sequoia a investi les lieux en profanant des tombes , par la mise en place des infrastructures de pépinière, de bâtiments divers, et des engins agricoles, prétextant qu’il s’agissait du projet du Chef de l’Etat (déchu).

C’est dans cette atmosphère d’intimidation de l’ancien système au pouvoir que les populations sont restées tout aussi mal informées que silencieuses. Mais de son côté, une conscience (Le Collectif des Ressortissants et Écologistes des Plateaux Batéké) s’est évertuée à rechercher les informations, et procéder à la sensibilisation et à l’éveil des populations locales afin qu’elles ne perdent pas leurs terres.

Dans cette perspective, les démarches entreprises auprès des différentes autorités administratives qui étaient restées vaines, trouvent aujourd’hui une oreille attentive, sous l’ère du gouvernement de la transition issu du coup de libération du Gabon.
Le Collectif des Plateaux Batéké est désormais reçu par certaines administrations et cela fait avancer le dossier sur ce combat noble pour la préservation de ces terres qui sont un écosystème important pour le Gabon.

C’est dans ce contexte que s’est tenue cette conférence de presse explicative afin d’éclairer la lanterne de la communauté nationale et internationale sur ce projet d’Eucalyptus et les dangers immédiats pour les populations des Plateaux et l’ensemble du Gabon. En effet , ce projet porte en lui-même les germes des drames écologiques, notamment la pollution à grande échelle des cours d’eaux par les pesticides, la perte de biodiversité du fait de l’eco-toxicité de l’eucalyptus lui-même, l’appauvrissement et la mort des sols, l’assèchement des nappes phréatiques, l’occurrence des méga-incendies, la dégradation du milieu et des conditions de vie des populations, etc… Aussi, la nappe phréatique du forage de l’eau Andza, ainsi que le bassin de l’Ogooué pourraient être pollués aux pesticides.

Avec un tel corollaire des problèmes englobant la perturbation de l’écosystème et la santé humaine, ce projet a l’odeur d’une mort programmée, non seulement pour les populations du Haut-Ogooué, mais aussi celles du reste du Gabon.
C’est par ces termes que le Dr René Noël Poligui, le Secrétaire Général du Collectif, et Professionnel du domaine de l’agriculture, a longuement expliqué la thématique sur les dangers de ce projet.

Le Conférencier a conclu l’exposé en proposant des perspectives portant sur l’arrêt définitif de ce projet, la promotion des cultures alimentaires locales, et le réalisation des activités de développement durable.

Il appartient aux nouvelles autorités de prendre des mesures idoines afin de protéger ces terres, et par conséquent celles du reste du Gabon. C’est une question de souveraineté nationale.
C’est enfin notre essor vers la félicité.

Kevin-aymard Lelengui