Pour avoir été celui qui a débattu deux fois avec Alain Claude Bilie-By-Nze dans les médias, une fois à Paris et une fois à Libreville, je puis affirmer que Bilie-By-Nze travaille bien ses dossiers avant de parler. Et si on ajoute à cela son courage et sa témérité, on peut conclure facilement qu’il est redoutable. Mais cette roublardise cache une faiblesse conceptuelle. Tenez, lorsqu’il avait déclaré à l’assemblée nationale que son parti politique le PDG, n’était pas prêt à céder le témoin à un autre parti pour construire le Gabon, il avait crû que le PDG signifiait le Gabon; erreur ! , son parti est déchu depuis le 30 août 2023 et n’est plus au pouvoir.

Et lorsqu’il avait affirmé lors de notre débat sur Africa N°1 que le Gabon n’était pas en crise, c’est parce qu’il sous-estimait ce qui se couvait au Gabon et n’arrivait pas à élaborer des scénarios pour se projeter dans l’avenir. Autrement dit, la stratégie, et même la prospective ne seraient pas les points forts d’Alain Claude Bilie-By-Nze.

Mais, la plus grande faiblesse actuelle d’Alain Claude est sa mauvaise analyse du contexte dans lequel se trouve le Gabon en ce moment.
Entré en régime d’exception depuis le 30 août 2023, les Forces de Défense et de Sécurité ont déposé le régime AliBongo-PDG, dissous la Constitution et toutes les institutions, mis un terme à l’opposition et à la majorité.
De plus, des premières arrestations pour détournements massifs des deniers publics ont été opérées, tout cela avec l’approbation totale du peuple gabonais qui jubilent.

Il faut donc comprendre par les actes posés par le CTRI qui dispose entre ses mains les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire , qu’on est en pleine transition. Ce n’est qu’en vue de l’ atteinte de l’objectif de Restauration des Institutions que des institutions de transition ont été remises en scène.
Aussi, tout bien considéré, il n’y a pas encore émergence d’un nouveau leadership politique sous le Président Oligui NGUEMA. La transition n’est pas encore achevée, et les interrogations sur l’avenir du Gabon (nouvelle vision à long terme, finalité), sont anticipées. Le chef de la Transition ne s’étant pas encore encore déterminé.

Aussi, en feignant de s’opposer au Président de le Transition et en émettant des critiques sur les réalisations du CTRI, même si la liberté d’expression est autorisée, ce qui n’était pas le cas sous le pouvoir d’Ali Bongo que Bilie-By-Nze servait avec gloutonnerie et zèle, on doit simplement comprendre que le futé Bilie-By-Nze veut se servir du CTRI et de son Chef pour son positionnement politique, bref, pour prendre la tête du PDG, tout en restant prudent, car, n’est-il pas celui par lequel le chute d’Ali Bongo est arrivée? Et ne joue t’il pas avec le feu au cas où le CTRI pourrait décider d’ouvrir des enquêtes sur sa gouvernance?

BILIE-BY-NZE n’a pas réussi à donner de l’eau aux Akandais, donc à lui-même. Par comparaison, ce que le CTRI a déjà réalisé en quatre mois produit des résultats et a un impact positif auprès des populations, seul souverain du Gabon, ce que le pouvoir d’Ali-Bongo lui refusait.
Nostalgique Alain Claude ?
Il y croit toujours, mais le peuple gabonais observe tout simplement qu’il veut faire parler de lui. Il se régale, il a réussi son entrée en 2024.
Un Premier Ministre déchu avec son chef et son parti, une grande première au Gabon. Ça restera dans les annales.
À demain.

PETIT-LAMBERT OVONO ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES PRÉSIDENT DE SOGEVAL