De la tyrannie du règne de la dynastie Bongo à l’espoir suscité par le CTRI. Un vent nouveau souffle au Gabon.
A l’issue d’une élection présidentielle couplée aux élections législatives et locales au cours de laquelle les gabonais se sont massivement, rendus aux urnes, les résultats, eux, sont un secret d’Etat.

Retour sur ces moments de l’histoire de notre pays !

Pas de tendances en raison de la coupure d’internet. De fait, le Gabon est coupé du reste du monde. Rien mais alors ne filtre depuis le 23 août. A cette absence des moyens de communication moderne, s’ajoute un couvre-feu musclé qui inhibe toute possibilité de se mouvoir. L’atmosphère est pesante, les esprits crispés, engourdis. Le temps se fige. Le pays principalement la capitale s’est arrêtée. Les rues sont désertes, les gabonais sont calfeutrés chez eux, redoutant le chaos. C’est l’incertitude des lendemains de scrutin !
Dans ce contexte, personne mais alors aucun devin ne pouvait prévoir le scenario qui s’est déroulé. Dans la nuit du 29 au 30 août, les événements vont se précipiter, et ce, de manière hallucinante. Au milieu de la nuit, le conseil gabonais des élections par la bouche de son directeur, Michel Stéphane Bonda, prend la résolution de proclamer les résultats qui donnent le président sortant Ali Bongo Ondimba vainqueur. Quelque temps après, retournement de situation incroyable. Un groupe d’officiers apparait à la télévision publique et délivre leur message diffusé en boucle.

« Notre beau pays, le Gabon, a toujours été un havre de paix. Aujourd’hui, ce pays traverse une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale. Aussi, force est d’admettre que l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les Gabonaises et les Gabonais. A cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos. Ce jour, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au nom du peuple gabonais et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place. »

En cette matinée du 30 août, comme par enchantement, l’armée a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire. Les gabonais n’en croient pas leurs yeux, une page vient d’être bel et bien tournée du règne de 56 ans de !« la dynastie Bongo ». Du coup d’Etat se mue en coup de liberté. Un vent nouveau souffle. Les convois des militaires sont chaleureusement applaudis C’est la liesse populaire partout dans le pays et au sein de la diaspora gabonaise. Les larmes de joie perlent des visages des citoyens qui brandissent des drapeaux, arpentant les rues, e, chantant la fin du cauchemar. La destitution d’Ali Bongo est célébrée comme une vraie libération.
Une figure émerge parmi les militaires de la garde prétorienne. Brice Clotaire Oligui Nguema, 48 ans, jusque-là commandant en chef de la Garde Républicaine est porté en triomphe par ses pairs. « Oligui , président », scandent-t-ils joyeusement. « Ali Bongo est à la retraite », déclare le nouvel homme fort à nos confrères du Monde. Le général de division tient ferme le gouvernail du navire Gabon au nom comité transition et de restauration des institutions (CTRI) dont la feuille de route se veut messianique. La célèbre déclaration de l’ancien président ghanéen Jerry John Rawlings cié par le président de la transition résonne encore dans les oreilles des gabonais : « Quand le peuple est écrasé par ses dirigeants avec la complicité des juges, c’est l’armée qui lui rend sa dignité et sa liberté. »