Libreville, le 13 juin 2024 –Convergence Afrique. 

L’ancien directeur de cabinet du président déchu Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga, devait comparaître le mercredi 12 juin devant la Cour criminelle spéciale de Libreville pour répondre de trois chefs d’accusation : détournement de fonds publics, concussion et blanchiment de capitaux. Cette affaire l’oppose au Béninois Gérard Fanou.

Cependant, l’audience a été reportée en raison de l’état de santé critique de M. Alihanga. Transporté par ambulance médicalisée au Centre Hospitalier Universitaire d’Angondjé dans la nuit du mardi au mercredi, il se trouve actuellement en soins intensifs. Son état de santé a conduit ses avocats à demander le renvoi du procès, une demande qui a été examinée par la Cour criminelle spéciale.

La Cour a appliqué l’article 314 du code de procédure pénale, stipulant que si un prévenu ne peut comparaître devant le tribunal pour des raisons de santé, le tribunal peut ordonner qu’il soit entendu à son domicile, dans un établissement sanitaire, ou en prison, par un magistrat assisté d’un greffier. Dans ce cadre, la Cour a désigné un magistrat et un greffier pour vérifier l’état de santé de M. Alihanga au Centre Hospitalier Universitaire d’Angondjé, ses avocats n’ayant pas fourni de preuve matérielle de son admission.

Les avocats de M. Alihanga ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de compréhension et d’humanité de la part de la Cour. Ils insistent sur la nécessité de suspendre les procédures jusqu’à ce que leur client soit en mesure de se défendre équitablement, affirmant que « l’on ne peut pas être jugé sans être en bonne santé ou si l’on est incapable de se présenter à la barre ».

Malgré l’état de santé critique de M. Alihanga, la Cour criminelle spéciale a annoncé que le troisième procès reprendra le mardi 18 juin 2024. Toutefois, la présence de Brice Laccruche Alihanga à cette audience reste incertaine. Certaines sources judiciaires indiquent que la Cour n’a pas l’intention de renvoyer M. Alihanga à la prison centrale de Libreville, mais sa participation au procès dépendra de son état de santé.

Gaël Bobouagno Lenga, journaliste juridique et chroniqueur judiciaire.